Complémentarité des activités de prescription et de dispensation pour une meilleure prise en charge thérapeutique du patient.
Abstract
Faire l'état de la complémentarité entre les prescripteurs et les dispensateurs était le but de la présente étude. Il a été question de vérifier si les prescripteurs et les dispensateurs ne collaboraient pas bien, si les prescripteurs ne pratiquaient pas correctement les règles de la collaboration et si les dispensateurs n'appréhendaient bien les missions de dispensation. L'étude s'est déroulée dans le District de Bamako et a porté sur 116 prescripteurs dans les CSRef, l'hôpital Gabriel Touré et les cliniques et cabinets médiaux. Elle a concerné 60 pharmaciens et 1800 ordonnances dans 60 officines de pharmacies répondant à nos critères d'inclusion et de non inclusion. L'étude s'est étendue sur la période d'Avril 2005 à Juin 2006. Au moyen d'une enquête transversale avec des fiches adressées aux prescripteurs et au dispensateurs et une fiche à remplir dans les officines par l'étudiante, nous avons abouti aux résultats ci après. Il a été identifié des obstacles à l'assise d'une bonne collaboration entre les prescripteurs et les dispensateurs notamment une mauvaise qualité rédactionnelle des ordonnances caractérisée par l'absence du dosage des médicaments prescrits sur 37,3 p.100 des ordonnances, celle de l'adresse du prescripteur sur 30,7 p.100 et la forme galénique sur environ 18 p.100 des ordonnances exécutées à notre présence. En plus de ces obstacles, nous avons enregistré une faible implication des pharmaciens dans la dispensation dont la qualité n'est cependant pas à la hauteur des attentes. Ainsi, plus de la moitié des ordonnances (53,2 p.100 ) sont exécutées à l'absence d'un pharmacien et 54,6 p.100 d'entre elles sont dispensées par des non pharmaciens. Une faible proportion d'ordonnances (32,4 p.100 ) ont bénéficié l'explication de la posologie des médicaments prescrits, 4,1 p.100 les modalités de prise et 0,2 p.100 pour les informations apportées sur les effets secondaires et les précautions d'emploi. Aucune des 1800 ordonnances exécutées n'a reçu l'intervention du dispensateur pour signaler une posologie anormale, une interaction médicamenteuse à effet notoire ou une contre-indication. Mais l'analyse pharmacologique au dictionnaire Vidal a décelée sur 31 ordonnances 77,4 p.100 cas d'anomalies de type interaction médicamenteuse et 22,58 p.100 cas de posologie anormale. A coté de ces obstacles, nous notons quelques atouts à la collaboration tels la disponibilité des moyens de formation continue et d'information par 93,1 p.100 des prescripteurs et 51,7 p.100 des dispensateurs. La reconnaissance de l'expertise pharmaceutique par 95,7 p.100 des prescripteurs et 100 p.100 des dispensateurs. L'attente exprimée par les prescripteurs vis-à-vis des dispensateurs est l'analyse pharmacologique des prescriptions dans 82,7 p.100 des cas. A la lumière de tous ces obstacles et atouts identifier nous recommandons aux différents acteurs concernés une bonne implication dans la collaboration entre les prescripteurs et les dispensateurs pour une meilleure prise encharge thérapeutique des patients.