Sensibilité de Anopheles gambiae s.l. à quatre classes d’insecticides et fréquence allélique des gènes kdr L1014F et ace 1 G119S dans le cercle de Kati
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Date
2022Auteur
Kongbo Gbassinga, Wesley Jefferson Maurice
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INTRODUCTION La situation de résistance multiple chez An. gambiae s.l. retrouvée au Mali avec la présence concomitante des mutations kdr L1014F et ace-1 G119S est particulièrement inquiétante et constitue une menace majeure en rendant les moustiques insensibles aux insecticides qui sont indispensables pour le succès des stratégies actuelles de lutte contre le paludisme au Mali. S’il est évident qu’avec les différents usages des insecticides (contrôlés ou non) il est difficile voire impossible d’éviter l’installation de la résistance à tout moment, il est crucial d’accompagner les stratégies de lutte antivectorielle contre le paludisme d’un système efficace de surveillance de la résistance aux insecticides. C’est dans ce cadre que se situe la présente étude dont le but est d’évaluer la sensibilité d’Anopheles gambiae s.l. à ces classes d’insecticides à savoir les pyréthrinoïdes, les organochlorés, les organophosphorés et les carbamates qui sont couramment utilisés en santé publique pour la lutte antivectorielle et la fréquence allélique des gènes kdr L1014F et ace-1 G119S. METHODOLOGIE ET RESULTATS L’étude s’est déroulée de juin à octobre 2021 à Ouassorola et Sogolombougou dans le cercle de Kati, région de Koulikoro. Les bio- essais ont été faits suivant les procédures standards de l’OMS, l’identification des espèces d’An.gambiae s.l. et la mise en évidence des mutation kdr L1014F et ace 1 ont été faites par PCR.Les taux de mortalité ont été respectivement à Ouassorola et Sogolombougou de : 100% et 91,25% pour le fénitrothion ; ; 97,5% et 92.5% pour le bendiocarbe ; 67,5% et 50% pour le DDT ; 8,75% et 0% pour la deltaméthrine 3,75% et 0% pour la perméthrine et 10% et 0% pour la lambda-cyalométhrine. Les fréquences alléliques de la mutation kdr L1014F étaient de 72,93% à Ouassorola et 79,67% à Sogolombougou et celles d’ace 1 étaient de 25% à Ouassorola et 46,15% à Sogolombougou. An. coluzzii et An. gambiae étaient les seuls membres de An. gambiae s.l. identifiés dans les deux sites d’études. Il ressort de cette étude une forte résistance de An. coluzzii et An. gambiae à la deltaméthrine 0,05%, à la lambda-cyhalothrine 0,05%, à la perméthrine 0,75%, au DDT 4% et au bendiocarbe 0,1% . An. gambiae s.l était sensible au fénitrothion 1% à Ouassorola CONCLUSION Il ressort de cette étude une forte résistance de An. coluzzii et An. gambiae à la deltaméthrine 0,05%, à la lambda-cyhalothrine 0,05%, à la perméthrine 0,75%, au DDT 4% et au bendiocarbe 0,1% . An. gambiae s.l était sensible au fénitrothion 1% à Ouassorola. Il a été observé une fréquence élevée des mutations kdr L1014F et Ace-1 G119S dans les deux villages. Les espèces du complexe An. gambiae s.l. retrouvées étaient An. gambiae et An. coluzzii.