Réponse humorale aux antigènes gamétocytaires de P. falciparum à Dangassa et à Sirakorola, deux villages avec de modalités distinctes de transmission palustre au Mali.
Résumé
La recherche d’un potentiel candidat vaccin contre le Plasmodium a eu peu de succès à cause de la complexité du cycle de vie du parasite. Les études actuelles s’orientent sur les antigènes du stade sexué qui ont une activité bloquant la transmission. Notre étude avait pour but d’évaluer la réponse humorale aux antigènes gamétocytaires (Pfs48/45, Pfs230 et Psf47) chez les enfants de 5 à 15 ans vivant dans les villages de Dangassa et de Sirakorola, deux zones de transmission palustre différentes. Deux passages transversaux ont été effectués en début de saison des pluies (juin 2019) et en fin de saison de transmission (novembre 2019) pour collecter des données chez 576 enfants. Un prélèvement capillaire était effectué au bout du doigt pour réaliser le taux d’hémoglobine suivi d’un prélèvement veineux de 2ml dans le tube EDTA pour effectuer la goutte épaisse/frottis mince, confectionner les confettis, et centrifuger le reste de sang pour le test d’ELISA. La prévalence de l’infection palustre était plus élevée à Dangassa qu’à Sirakorola en novembre (26,8% vs 14,6%, p = 0,002). La prévalence des anticorps anti-Pfs48/45 (p = 0,041) et anti-Pfs230 (p = 0,0001) était significativement élevée en novembre à Dangassa contrairement à Sirakorola où la prévalence des anticorps anti-Pfs230 était faible (p = 0,005). Une augmentation significative du taux moyen des anticorps anti-Pfs230 a été observée à Dangassa (p = 0,001). Une augmentation significative du taux moyen des anticorps anti-Pfs230 a été observée en fin de saison des pluies à Dangassa dans les deux tranches d’âge (p = 0,001). Nos résultats suggèrent que la séroprévalence des anticorps anti-Pfs230 variait en fonction de l’endémicité.