Chimiosensibilité de plasmodium falciparum à la sulfadoxine-pyrimethamine (SP) plus Amodiaquine (AQ) dans le cadre du traitement préventif intermittent à la SP plus AQ chez les enfants à Djoliba, Siby et Ouéléssébougou, Cercle de Kati, Mali
Abstract
Le paludisme est un problème majeur de santé publique en Afrique subsaharienne surtout chez les enfants de moins de 5 ans. Le traitement préventif intermittent (TPI) définie comme l'administration d'un antipaludique à dose curative à des intervalles de temps prédéfinis est une stratégie est une stratégie très efficace et très prometteuse de lutte contre le paludisme. Une des questions importantes concernant l'utilisation de cette stratégie, est de savoir si elle n'entrainait pas une augmentation rapide de la résistance des parasites aux médicaments utilisés. L'objectif de notre étude était d'évaluer les réponses in vivo et moléculaires de P. falciparum à la SP et à l'AQ dans le cadre du TPI chez les enfants Les fréquences des mutations dhfr 51, 59 108 et dhps 437 et 540 associées à la résistance de P. falciparum à la SP et celles des mutations Pfcrt 76 et Pfmdr1-86 associées à la résistance de P. falciparum à l'AQ ont été mesurées par enquête transversale avant et après le TPI effectué chez les enfants de 3-59 mois au cours de la saison de transmission du paludisme en 2008 à Djoliba, Siby et Ouelessebougou dans le cercle de Kati au Mali. En 2009, une enquête d'observation a été Chimiosensibilité de P. falciparum à la SP plus AQ dans le cadre du TPI chez les enfants. effectuée pour déterminer la sensibilité in vivo de P. falciparum à la SP +AQ a été évaluée par enquête d'observation dans les trois localités en fin de saison de transmission 2009. Les fréquences des mutations individuelles dhfr 51, dhfr 108, dhps 540, pfcrt-76, pfmdr1-86 avant le TPI étaient comparables à celles obtenues après le TPI. Elles étaient aussi similaires entre le groupe TPI et le groupe Placebo à la fin de l'intervention. Les fréquences des mutations dhfr 59, dhps 437 étaient par contre significativement plus élevées dans le groupe TPI comparée que le groupe Placebo à la fin de l'intervention entrainant une différence significative dans les fréquences de la quadruple mutation (triple dhfr + mutation dhps 437) qui était de 28,1 p.100 dans le groupe Placebo contre 53,3 p.100 dans le groupe TPI ; p inférieur à 0,001. L'efficacité in vivo de P. falciparum à la SP +AQ à jour 28 était de 100 p.100 . En conclusion en dépit de l'augmentation de la fréquence de la quadruple mutation (triple dhfr + mutation dhps 437), la combinaison SP +AQ reste très efficace dans la zone d'étude.