Etude d’efficacité des antipaludiques : Cas de l’Artemether-luméfantrine et de la Chloroquine dans la commune rurale de Dioro
Résumé
Malgré les efforts consentis par différents acteurs, le paludisme continue d’être un problème majeur de santé publique. Selon les dernières estimations de l’OMS en décembre 2014, on a enregistré, en 2013, 198 millions de cas de paludisme qui ont causé 584 000 décès. Approximativement 75% des cas sont dus à P. falciparum et plus de 80% des décès par le paludisme se produisent en Afrique subsaharienne et 18% de ces cas de décès surviennent chez les enfants de moins de 5 ans. Aujourd’hui, la mise en place d’un système de surveillance régulière de la sensibilité de Plasmodium falciparum s’impose à l’ensemble des antipaludiques mais surtout aux dérivés de l’artémisinine. Nous avons effectué une étude de la sensibilité de Plasmodium falciparum au Coartem® (Artéméther + Luméfantrine) dans la commune rurale de Dioro entre le 30 Août 2012 et le 30 Janvier 2015. Ont participé à cette étude, les enfants de deux (02) à quinze (15) ans ayant une mono-infection à Plasmodium falciparum dont la parasitémie est comprise entre 2000 et Test d’efficacité de la combinaison Artéméther + Luméfantrine LBMA 199.999 parasites par microlitre de sang. Les patients ont reçu des doses de Coartem® et ont été suivi pendant une période de 42 jours, à J1, J2, J3, J7, J14, J21, J28, J35 et J42. Au total 97 enfants ont participé à cette étude. Tous les patients ont fait leur clairance parasitaire avant le J3. La médiane du temps de clairance parasitaire (TCP) était de 40,75 heures. Le génotypage des échantillons à travers la MSP-1 a révélé que les trois allotypes, K1, MAD20 et RO33 circulent dans la localité de Dioro. Toutefois, l’allotype K1 est le plus fréquent dans cette localité avec 44,55% suivi de l’allotype RO33 avec 30,69% puis l’allotype MAD20 avec 24,75%. Nous avons pu estimer la multiplicité de l’infection à 2 allotypes par patient. Malgré l’abandon de la chloroquine depuis 2006, nous avons trouvé un nombre important de souches circulantes avec le marqueur de résistance à la chloroquine. Les températures de fusion associées à la mutation K76T nous a permis de détecter 11,67% de génotypes K76, 75% 76T et enfin 13,33% de mixtes. Malgré la présence de génotypes résistants 76T à Dioro, la combinaison AL a été efficace dans leur élimination (taux de guérison à 100% à J7). L’association artéméther plus luméfantrine s’avère donc efficace de nos jours dans la commune rurale de Dioro. Cependant, certains sujets (quatre dans notre cas) se retrouvent exposés à l’infection à Plasmodium falciparum au-delà de J28