Prévalence des marqueurs de résistance sur les gènes Pfmdr1 et PfK13 dans la localité de Sélingué en 2016
Abstract
Malgré les efforts consentis par différents acteurs, le paludisme reste encore de nos jours un problème majeur de santé publique dans le monde. Le but de notre étude était d’évaluer la prévalence des marqueurs de resistance sur les gènes Pfmdr1 et Pfk13 chez les enfants de 06 à 59 mois dans la localité de Sélingué en 2016. Il s’agissait d’une étude prospective randomisée double aveugle, ouverte à deux bras (ASAQ de la firme pharmaceutique DENK et Coartem de NOVARTIS). Un groupe recevait l’ASAQ (artesunate+amodiaquine) et l’autre Coartem® (artéméther+luméfantrine) selon un code bien établi. Au total 309 enfants ont été inclus dans l’étude et tous avaient une parasitémie comprise entre 2000 et 199.999 parasites par microlitre de sang. La confirmation de l’accès palustre a été faite par la PET-PCR et la détection des mutations sur les gènes Pfk13 et Pfmdr1 a été effectuée sur des confettis et ceci par séquençage (Sanger sequencing). Apres séquençage du domaine Propeller du gène Pfk13, nous avons obtenu des mutations transitoires et non-silencieuses. Pour les positions 469, 613 et 503 les mutations obtenues étaient silencieuses et ne sont actuellement pas connues comme associées au retard de clairance parasitaire, a la résistance aux CTAs. Nous avons également trouvé trois (3) mutations transitoires lors de notre étude à la position 493 (493Y), qui pourrait être une preuve de la pression médicamenteuse engendrée par les CTAs qui sont largement utilisées actuellement. Nous avons aussi trouvé deux mutations qui sont nouvelles en Afrique, il s’agit des positions 491 et 548. La mutation non-silencieuse obtenue se trouvait au niveau de la position 578 (578S). Après séquençage du gène Pfmdr1 a la région 1, nous avons obtenu beaucoup de mutations transitoires parmi lesquelles, la position 1069, la position 184, la position 86 et la position 102. La mutation transitoire obtenue à la position 102 n’est pas encore connue comme associée à la résistance aux aminoquinoléines. Nous avons également trouvé une mutation non-silencieuse à la position 1246. La mutation 184F a été la plus observée avec une fréquence de 21%. Les mutations 86Y et 184F ont été retrouvées aux mêmes fréquences avant le traitement qu’après le traitement antipaludique. Malgré l’efficacité des molécules antipaludiques l’augmentation de la fréquence des mutations interpelle le monde scientifique sur l’amélioration de ces molécules ou leurs conditions d’utilisation.