Etude de la dispersion d’Anopheles gambiae sensu lato par Marquage-Lâcher-Recapture à l’aide de combinaisons de solution fluorescente et d’ADN dans un village sahélien au Mali
Abstract
Pour suivre le mouvement des insectes et spécifiquement des moustiques l’utilisation de la technique de marquage lâcher et recapture devient incontournable. Les méthodes actuelles de marquage-lâcher-recapture sont limitées à pouvoir étudier le chevauchement de plusieurs sous populations dans l'espace et dans le temps. Pour comprendre le mouvement d’Anopheles gambiae s.l à l’intérieur d’un village sahélien (divisé en plusieurs zones), nous avons utilisé une nouvelle méthode de marquage qui est une combinaison de solution fluorescente et d’ADN synthétiques. Cette technique permet le marquage d’un nombre important de moustiques avec une précision du lieu et de la date de marquage. L’utilisation d’une lampe UV permet de détecter les différentes couleurs florescentes des moustiques recapturés et l’identification de l’ADN est faite à la PCR.
Les résultats préliminaires (utilisant seulement l’identification des moustiques par leurs couleurs florescentes) ont montré qu'un total de 8428 moustiques (4870 femelles et 3558 mâles) ont été capturés, marqués et relâchés, et qu’un total de 145 ont été recapturés, soit un taux de recapture de 1,7 %.
Dans l’ensemble, 30 à 86.3% des moustiques lâchés ont été recapturés dans leur zone de lâcher. A travers le village, 5.6% des moustiques lâchés se sont déplacés à environ 60 m, 3.2% on fait un déplacement de 300 m et 4.8% ont atteint plus de 800 m.
Nos résultats ont montré qu’avec cette nouvelle technique de marquage, un très grand nombre de moustiques peut être marqué avec un nombre relativement élevé de recaptures. A grande échelle, cela permettra de mieux comprendre l’estimation de la taille de la population des vecteurs du paludisme dans une localité donnée et le degré de dispersion de la transmission.