Mise en place de la surveillance des résistances aux antibiotiques des bactéries associées aux infections sexuellement transmissibles au Laboratoire Rodolphe Mérieux de Bamako.
Abstract
La présente étude avait pour objectif de mettre en place un système de surveillance des résistances aux antibiotiques des bactéries associées aux infections sexuellement transmissibles au Laboratoire Rodolphe Mérieux de Bamako (LRM). L'étude prospective, réalisée au LRM, a porté sur les germes isolés des prélèvements vaginaux et urétraux, de mars 2013 à février 2014. La sensibilité aux antibiotiques a été déterminée avec les automates Vitek 2 Compact et le Mini Api ; on a aussi utilisé le Kit Mycoplasma IST2. Nos résultats ont montré que sur 628 prélèvements effectués, 351 présentaient des IST soit 56 p.100 du total des prélèvements.Concernant l'âge, 47,30 p.100 des patients sont classés dans l'intervalle compris entre 21-30 ans. Neuf différents types de germes ont été identifiés ; Candida albicans (31 p.100) est le plus fréquemment isolé suivi d'Ureaplasma urealyticum (25,80 p.100) et les Streptocoques bêta- hémolytique du groupe B (16,60 p.100). La sensibilité aux antibiotiques a été déterminée pour les mycoplasmes uro-génitaux, les Streptocoques bêta-hémolytique du groupe B et les souches d'Escherichia coli. Les souches d'Ureaplasma urealyticum et Mycoplasma hominis ont montré une résistance marquée aux Fluoroquinolones mais gardent une bonne sensibilité à la Pristinamycine et Josamycine. Concernant les Streptocoques bêta-hémolytique du groupe B, les résistances les plus élevées ont été observées pour la Tétracycline, la Clindamycine et la Benzylpénicilline. Les souches d'Escherichia coli ont montré une acquisition de résistances multiples affectant les Aminopénicillines, les Fluoroquinolones, le Cotrimoxazole et les Céphalosporines. Elles sont restées sensibles à l'Imipenème et l'Ertapenème. La surveillance des résistances aux antibiotiques des principales bactéries impliquées dans les infections sexuellement transmissibles a permis d'identifier une bactérie multi-résistante parmi les souches d'Escherichia coli. La surveillance des résistances aux antibiotiques au LRM doit être constante afin de limiter la progression de la multi-résistance bactérienne.