Etude du comportement trophique et des paramètres entomologiques chez anopheles gambiae s.l en utilisant des OBET et la capture de nuit à Sélingué, Mali
Abstract
Dans le monde les moustiques sont responsables de plus de 700 millions cas de maladies par an dont le paludisme qui tue en moyenne 548 000 personnes sur 198 millions de cas chaque année selon le rapport de l'OMS de 2014. Anopheles gambiae s l et An. funestus sont Les vecteurs majeures du paludisme au Mali. La lutte anti vectorielle, composante essentielle de la lutte contre le paludisme, est essentiellement basée sur deux grandes stratégies (distribution de moustiquaires imprégnées d'insecticides et pulvérisation intra domiciliaire) qui ont prouvé leur efficacité mais qui présentent aussi des insuffisances. L'efficacité de ces stratégies dépend en large partie du comportement trophique des moustiques. Pour améliorer ces stratégies de lutte, il est important de comprendre le comportement trophique des vecteurs. Le but de cette étude était d'évaluer les variations dans le choix des hôtes (humains, veau, poules, chèvres), dans la zone de riziculture de l'Office du Développement Rural de Selingué, principalement à V20, un hameau de Sélingué. Les OBET (odor-baited-entry-trap) et la capture nocturne sur appât humain ont été utilisées pour les collectes de moustiques. Au niveau de l'OBET-Humain, l'An. gambiae s.l a été l'espèce la plus fréquente comparée aux autres espèces collectées. Les Culex spp ont été l'espèce fréquemment rencontres au niveau d'OBET‐Veau et les Mansonia spp ont été fréquemment rencontres au niveau de l'OBET‐Chèvre et Poules. Dans la capture de nuit, il n'y avait pas de différence statistiquement significative entre le nombre d'An. gambiae s.l. collectés à l'intérieur et l'extérieur (P=0,72; df=24).Les taux d'infection à l'intérieur (0,6%, n=1189) et à l'extérieur (0.6%, n=823) sont comparables (P=0,95; df=1). Le taux moyen d'inoculation entomologique (TIE) mensuel à été de 5,77 ±11,52 à l'extérieur et de 9,08 ±12,79 à l'intérieur. Les TIE étaient comparables (P=0, 351 ; df=24) entre l'intérieur et l'extérieur. Ces résultats indiquent un niveau comparable de la transmission du paludisme entre l'intérieur et l'extérieur des chambres. A cet effet les stratégies pourraient être améliorées pour cibler aussi la chaine de transmission à l'extérieur.