Attitudes, connaissances et rôle des accompagnateurs face au VIH/SIDA en milieu hospitalier de Bamako
Abstract
Le SIDA est un défi majeur pour le système de santé mondial. Le soutien psychologique et moral suppose l'acceptation du statut du patient et le respect de la confidentialité. L'absence de stigmatisation, de rejet ou de condamnation morale des individus, est considérée par le patient comme une manifestation de solidarité. La mise sous traitement du traitement ARV chez les patients infectés par le VIH nécessite une compliance stricte du malade au traitement et dont la participation des aidants naturels (père, mère, frère, tante, cousin, conjoint,...). Si l'hospitalisation s'avère nécessaire, ces aidants naturels deviennent des accompagnateurs. Nous nous sommes alors fixés pour objectifs de décrire le profil épidémiologique des accompagnateurs de malade du SIDA et d'évaluer leurs connaissances, leurs rôles et leurs attitudes vis-à-vis du malade et de la maladie Nous avons réalisé une étude prospective, descriptive et transversale allant du 1er Janvier au 30 Avril 2007 dans le Service des Maladies Infectieuses et Tropicales du CHU du Point G. Notre échantillon était composé de 52 accompagnateurs. Le sex-ratio était de 0,62 en faveur des femmes ; les adultes jeunes entre 25-44 ans étaient plus représentés (48,08 p.100 ). La majorité était non-scolarisée et étaient des conjoints. Cette étude à révéler que seulement 26,9 p.100 des accompagnateurs connaissaient tous les modes de transmission du VIH. Ceux qui avaient de bonnes connaissances sur la pathologie avaient en mojorité un niveau universitaire et résidaient à Bamako. Les accompagnateurs du SMIT étaient informés du statut sérologique du patient dans 71 p.100 des cas. La plupart des malades ont bénéficiés d'une remarquable solidarité familiale de la part des parents naturels alors que les conjoints en bonne santé apparente avaient tendance à accuser le malade. La majorité des malades avaient besoin d'une aide financière et d'une aide pour le dépôt des prélèvements et le retrait des résultats. L'aide apportée par les accompagnateurs faisait partie intégrante pour la plupart des cas des soins infirmiers. Les accompagnateurs ont reproché au personnel le manque de communication, la mauvaise qualité des infrastructures et un problème de suivi. Ils étaient en majorité satisfaits par la prestation hospitalière, mais l'insatisfaction portait essentiellement sur les médecins, liée à leur manque de disponibilité.