Etude du priapisme au service d'urologie du Centre Hospitalier Universitaire Gabriel Touré.
Abstract
Notre étude a été menée au service d'urologie du CHU Gabriel Touré pendant une période de 18 mois, a abouti aux résultats suivants : La fréquence du priapisme est en augmentation ; 7 cas en 2005 ; 13 cas en 18 mois ; soit une fréquence de 13 cas et un taux de 0,2 p.100 des malades dudit service (tableau I).Dans notre étude tous les malades ont moins de 30 ans. La tranche d'âge comprise entre 21-30 ans (tableau III) a été la plus représentée, avec des extrêmes de 5 ans et 29 ans. La majorité des malades vient de la ville de Bamako 10/13 ; 2 seulement viennent de l'intérieur du pays (SEGOU) ; un de nos patients est venu du GABON (tableau II). 84, 6 p.100 des patients soit 11 sur 13 sont porteurs d'hémoglobine anormale. La drépanocytose a été le terrain le plus représenté soit 84,6 p.100 (tableau XVII). L'hémoglobinose S dans sa forme homozygote a été plus déterminante avec 53,8 p.100 que la forme hétérozygote et double hétérozygote avec chacune 15,4 p.100 (tableau XV). L'hemoglobinose C lui seul n'a pas été un terrain favorisant pour la manifestation du priapisme. L'érection priapique est survenue spontanément chez 69,2 p.100 de nos patients (tableau VIII). La ponction ou l'incision évacuatrice de première intention fut efficace dans tous les cas ou elle a été réalisée. Nous avons utilisé cette ponction évacuatrice des corps caverneux comme méthode de prise en charge de nos patients dans la majorité des cas. La ponction a ramené du sang noir visqueux témoignant du priapisme de stase chez 90 p.100 des patients ponctionnés (tableau XIX). L'impuissance partielle et totale a représenté 69 p.100 (tableau XXIV). La prise en charge des dysfonctions érectiles post priapiques a été délicate, toutes les tentatives médicamenteuses ont échoué. L'échographie doppler de la verge réalisée chez quelques patients qui manifestaient une dysfonction érectile nous a permis de différencier une impuissance fonctionnelle d'une impuissance organique. Seule la chirurgie palliative (prothèse) peut corriger ces dysfonctions, ce qui est difficile dans nos conditions socio économiques et culturelles.