Evolution des paramètres paludométriques au cours de la co-infection Schistosoma hæmatobium et Plasmodium falciparum dans un village au Mali.

Abstract

Cette étude sur la co-infection paludisme/schistosomose a été réalisée dans un village d'endémie palustre du Mali, Dialakorodji. Elle avait pour but d'évaluer l'impact de la schistosomose à S. hæmatobium sur les paramètres paludométriques. Il s'agissait d'une étude longitudinale menée de juin 2005 à janvier 2006 avec des passages transversaux bimensuels. L'enquête a porté sur une cohorte de 316 enfants âgés de 11-14 ans. A l'inclusion, nous avons procédé à un examen parasitologique des urines par filtration pour identifier les porteurs de Schistosoma haematobium. Le groupe des enfants positifs a été apparié à celui des enfants négatifs en fonction du sexe, de l'âge, des méthodes préventives de protection contre le paludisme et de la résidence. Les deux groupes d'enfants ont été ainsi suivis pendant toute la saison de transmission palustre, de juin à janvier. La prévalence de S. hæmatobium était de 67,31 p.100 . Les indices plasmodiques étaient de 12,97 p.100, 20,73 p.100 et 17,12 p.100 respectivement en juin, octobre et janvier ; les indices spléniques de 17,54 p.100, 5,99 p.100 et 4,97 p.100 ; les indices gamétocytiques de 0,31 p.100, 3,66 p.100 et 2,20 p.100 . Les taux d'anémie variaient de 4,11 p.100 (13/316) en juin à 6,91 p.100 (15/217) en octobre. L'incidence des accès palustres était de 8,23 p.100 (26/316). Celle-ci ne variait pas significativement quelque soit le sexe et l'âge (p supérieur à0,05). L'incidence moyenne du paludisme était de 13,33 p.100 chez les enfants infectés par Schistosoma hæmatobium contre 24,12 p.100 chez ceux non parasités. L'indice plasmodique était significativement plus élevé chez les enfants non infectés au mois de janvier (p égal 0,001). L'incidence des accès palustres était significativement moins élevée chez les enfants âgés de 11-14 ans infectés par S. hæmatobium (p égal 0,01). En revanche, les taux d'anémie étaient d'autant plus élevés que les sujets étaient co-infectés (p égal 0,001). Les résultats de cette étude sont en faveur d'une forme de protection des enfants infectés par S. hæmatobium contre le paludisme à Dialakorodji.