Incidence et mortalité par cancer au Mali : données du registre du cancer de 1995 à 2004
Abstract
Le registre du cancer du Mali avait été mis sur pied en 1986. Notre étude consistait à faire le bilan de ses dix dernières années d'enregistrement et de déterminer les taux d'incidence et de mortalité des cancers les plus fréquents à Bamako et Kati, une étude descriptive allant de janvier 1995 à décembre 2004. Les données du registre proviennent de cinq principales sources : l'hôpital du Point G (48 p.100 ), l'hôpital Gabriel Touré (32 p.100 ), l'hôpital de Kati (3 p.100 ), le laboratoire d'anatomie pathologique de l'Institut National de Recherche en Santé Publique pour la confirmation histologique et le registre des décès. Durant ces dix années, nous avons enregistré 7198 nouveaux cas de cancer avec une prédominance féminine de 51 p.100 . L'âge moyen des cancéreux était 48,8 ans. Le taux de confirmation histologique/cytologique avoisinait les 52 p.100 . Les taux d'incidence standardisés pour 100 000 habitants (TSA) toutes localisations confondues étaient 102,2 pour l'homme et 133,7 pour la femme. Les cinq cancers les plus fréquents (TSA) chez la femme étaient les cancers du col utérin (33,5), du sein (23), de l'estomac (19,6), du foie (11,9) et du côlon-rectum (6,1).Chez l'homme nous avions : le foie (26,6), l'estomac (22,3), la prostate (10,7), la vessie (8,6) et le côlon-rectum (5,6). Les taux de mortalité standardisés pour 100 000 habitants (TSA) toutes localisations confondues étaient 34,6 chez les femmes et 37,9 chez les hommes. Les cinq cancers les plus meurtriers (TSA) chez la femme étaient les cancers du col utérin (6,9), du foie (5,9), du sein (5,2), de l'estomac (5,6) et de la vessie (1,4) ; chez l'homme, le foie (14,1), l'estomac (6,2), la prostate (3,8), la vessie (2,4) et le côlon-rectum (1,6). L'incidence standardisée du cancer au Mali était semblable à celle observée dans les pays africains, mais elle demeurait inférieure à celle des pays développés comme la France. Le cancer de l'estomac était très fréquent, ce qui contrastait avec les chiffres relevés en Afrique de l'Ouest. La mortalité par cancer était sous-estimée du fait du non suivi des patients.