Etude de la phytochimie et des activités biologiques de Ficus dicranostyla et de Ficus gnaphalocarpa utilisées dans le traitement traditionnel des dysmenorrhées.
Résumé
Notre étude a concerné deux plantes utilisées dans le traitement traditionnel des dysmenorrhées au Mali à savoir Ficus dicranostyla et Ficus gnaphalocarpa . Dans un premier temps, nous avons efféctué un screening phytochimique des organes de ces plantes. Les réactions de caractérisation en tube ont montré la présence de plusieurs groupes chimiques qui pourraient etre responsables des activités pharmacologiques retrouvées au cours de l'étude notamment les coumarines, les stérols, les triterpénes, les tanins, les oses, les holosides .Une chromatographie sur couche mince réalisée sur les extraits a permis de mettre en évidence quelques uns de ces groupes chimiques. Après la phytochimie, nous avons procédé à la détermination de la toxicité ainsi qu'a l'évaluation des activités biologiques : antioxydante, antalgique,et anti-inflammatoire. L'activité antioxydante par la réduction du radical 1,1-diphényl-2-ppicrylhydrazyl a été positive sur tout les extraits des deux plantes. Jusqu'à la dose de 2000 mg/kg nous n'avons pas observé de signes de toxicité chez les souris traitées avec les extraits aqueux des deux Ficus. Pour l'activité antalgique, les pourcentages d'inhibition de la douleur par les décoctés des feuilles, des fruits, de l'écorce de tronc et de l'écorce de racine de Ficus gnaphalocarpa également sur les feuilles et l'écorce de racine de Ficus dicranostyla à la dose de 200 mg/kg, ont été respectivement de 71.20 p.100, 66,47 p.100, 62,92 p.100, 70,81 p.100, 81,66 p.100 et 77,32 p.100. Les deux extraits de Ficus dicranostyla ont démontré l'activité antalgique supérieure à celle des extraits de Ficus gnaphalocarpa et du paracétamol à 100 mg/kg. Le paracétamol à la même dose des extraits (200 mg/kg) a complètement inhibé (100 p.100) la douleur provoquée par l'acide acétique chez les souris. Les décoctés des fruits de Ficus gnaphalocarpa et des feuilles et écorce de tronc de Ficus dicranostyla aux doses de 200 mg/kg ont démontré une inhibition de l'oedème provoquée par la carraghénine dans la patte des souris ; l'inhibition a été importante pour les deux premières heures pour les extraits de Ficus dicranostyla. A la 3ième heure, les pourcentages d'inhibition ont été plus faibles, respectivement 49,67 p.100, 45,66 p.100 et 14,29 p.100 pour les trois extraits comparés aux 82,30 p.100 de pourcentage d'inhibition obtenu avec l'indométacine à la dose de 8 mg/kg. Ces résultats tendent à confirmer l'utilisation de ces plantes dans la prise en charge des dysmenorrhées par les tradithérapeutes.