Evaluation des risques de contracter des maladies dues à l'utilisation des médicaments de la rue à Bamako (Mali).
Résumé
Facteurs de risques essentiels en santé, la vente et la consommation des médicaments de la rue constituent aujourd'hui un réel danger pour la population. Afin d'évaluer ces risques potentiels de contracter des maladies dues à l'utilisation des médicaments vendus sur le marché parallèle dans la ville de Bamako, nos objectifs étaient de : décrire le profil des vendeurs des médicaments de la rue, évaluer le niveau de connaissances des vendeurs de ces médicaments, déterminer les classes de médicaments vendus illicitement à Bamako, décrire le profil des consommateurs des médicaments de la rue, déterminer les accidents survenus chez les consommateurs des médicaments de la rue, déterminer les origines des médicaments vendus illicitement à Bamako. Sur un échantillon de 50 vendeurs et de100 consommateurs, on a trouvé les résultats suivants : Sur un total de 33 p.100 des malaises rencontrés, 9 p.100 étaient une aggravation du mal traité, 4 p.100 des cas constituaient des troubles nerveux, 13 p.100 des troubles digestifs, 1 p.100 des troubles respiratoires, et 6 p.100 autres troubles. Seulement 13 p.100 des consommateurs avaient consulté un agent de santé suite à leurs malaises contre 20 p.100 qui n'avaient pas consulté un agent de santé. Neuf pourcent (9 p.100) des consommateurs ont affirmé le décès d'une connaissance suite à la prise de ces médicaments. Dix huit pourcent (18 p.100) des consommateurs ont vu leur mal persisté. Les antalgiques avec 9 p.100 arrivaient en tête des groupes thérapeutiques responsables des différents troubles suivis successivement des antipaludiques (7 p.100), des décongestionnants (4 p.100), des associations médicamenteuses (4 p.100) aussi, des anti-infectieux (3 p.100), des antitussifs (2 p.100) ; et en dernière position arrivaient les antihistaminiques H2 et les produits inconnus (1 p.100 chacun). Les antalgiques étaient à la base de ces associations médicamenteuses. La majorité des consommateurs étaient conscients des risques encourus soit 84 p.100, 14 p.100 pensaient qu'il n'y avait pas de risque et 2 p.100 étaient sans opinion. La provenance de ces médicaments, qui sont les plus essentiels pour la population de notre pays, semble être connue (Europe, Asie, Nigéria, Benin, Guinée, Togo, Ghana). Nous suggérons par conséquent que les autorités politiques nationales en collaboration avec l'ordre national des pharmaciens accentuent les efforts sur les programmes facilitant l'accessibilité et l'utilisation rationnelle des médicaments essentiels, et aussi une répression des détenteurs des médicaments de la rue.