Facteurs de risque cliniques et biologiques du syndrome thoracique aigu au cours de la crise vaso-occlusive chez l’adulte drépanocytaire au Centre de Recherche et de Lutte Contre la Drépanocytose de Bamako (Mali).
Abstract
Introduction : Le syndrome thoracique aigu (STA) représente chez le drépanocytaire la première cause de mortalité aigue et la deuxième complication aigue la plus fréquente. La survenue d’un STA est souvent insidieuse, chez un malade déjà hospitalisé pour une autre complication en occurrence la crise vaso-occlusive (CVO). Dans ce cas, les signes d’appel pulmonaires peuvent être masqués par l’intensité de la douleur et l’agitation qui l’accompagne parfois. Notre travail a but de déterminer les facteurs de risque clinique et biologique d’installation d’un STA chez le drépanocytaire hospitalisé pour CVO au centre de recherche et de lutte contre la drépanocytose de Bamako.
Patients et méthodes : il s’est agit d’une étude prospective observationnelle incluant les drépanocytaires de phénotypes SS ou S/β°-thalassémie admis à l’hôpital de jour pour une CVO sévère entre janvier 2016 et janvier 2022.
Le syndrome thoracique a été défini par l’association d’une anomalie à l’auscultation, d’un infiltrat à la radiographie et d’une douleur thoracique.
Résultats : 164 cas d’hospitalisation pour CVO ont été enregistrés. L’âge moyen était de 27 ± 7 ans. Les phénotypes drépanocytaires étaient repartis entre SS (92,68%) et S/β°-thalassémie (7,32%). De ces 164 cas d’hospitalisation pour CVO, on observait 35 cas d’installation de STA soit 21,34%. La durée médiane d’installation de ces STA était de 3 jours après admission. Ces STA ont nécessité une durée d’hospitalisation moyenne de 8,5 jours. Les paramètres cliniques indépendants associés à la survenue du STA aigu en analyse multivariée étaient : l’intensité de la douleur, la douleur au rachis et/ou bassin. Sur le plan biologique, une augmentation significative de la concentration d’urée sanguine, de la créatinine et de la GGT (p< 0, 0001) étaient associé la survenue des STA.
Conclusion : l’intensité de la douleur (EVA≥ 8/10) et sa localisation au rachis et /ou au bassin plus l’élévation de l’urée sanguine, de la créatinine et de la GGT pourront constituer des facteurs prédictifs de survenue du STA au cours de la crise vaso-occlusive drépanocytaire.