dc.description.abstract | Objectif : Cette étude visait à estimer le taux annuel de la mortalité de la rage humaine suite
aux morsures de chiens suspects à la rage dans les structures sanitaires à Bamako et à Sikasso.
Méthode : De janvier à décembre 2016, les données sur les cas des morsures de chiens
suspects de rage, l’accès à la prophylaxie post-exposition des patients et la confirmation de la
rage des chiens suspects au laboratoire ont été recueillies dans les centres de santé de Bamako
et de Sikasso. Le modèle des séries de combinaisons de probabilités sur ces données et la
simulation de Monte-Carlo ont été utilisés pour estimer la mortalité de la rage humaine suite à
des morsures de chien.
Résultats : Au total, 1513 et 197 morsures de chiens ont été enregistrées respectivement dans
les structures hospitalières de Bamako et de Sikasso durant la période d’étude. L’exposition à
un chien suspect de rage était de 641 (CI 95% [603-679]) personnes à Bamako et de 35 (CI
95% [25-47]) personnes à Sikasso. La probabilité de recevoir la prophylaxie post-exposition
était estimée à 21,8% à Bamako et à Sikasso. La probabilité de décès dus à la rage dans les
structures de santé après avoir été mordus par un chien suspect de rage était estimée
respectivement à 7% (IC à 95% [4,9-9,3]) et 8,1% (IC à 95% [4,4-12,9]) à Bamako et à
Sikasso. La population exposée en 2016 était estimée à 2.284.999 habitants à Bamako, et de
3.370.000 habitants à Sikasso. Ainsi, le taux de mortalité dans les structures de santé dû à la
rage était respectivement de 45,3 décès (IC à 95% : [31,4-60,1]) et de 4,3 décès (IC à 95% :
[2,1-7,2]) à Bamako et à Sikasso pour 100.000 habitants par an. Cependant, le taux de
mortalité déclaré était de 5 décès à Bamako durant la même période, c’est-à-dire 0.22 décès,
IC à 95% [0.071-0.51], pour 100.000 habitants par an et de 0 décès à Sikasso, IC à 95% [0-
0.51] pour 100.000 habitants par an.
Conclusion : Cette étude nous a permis de montrer l’importance du taux de mortalité de la
rage humaine en matière de santé publique. Aussi, le taux de mortalité déclaré reste beaucoup
plus sous-estimé. Cependant, le besoin d’une étude de surveillance active des cas de morsures
de chien suspects de rage au niveau communautaire pour confirmer ces résultats se fait sentir | fr_FR |