Audit des cas de décès d’enfants malnutris hospitalisés à l’URENI du CsRèf de Koutiala.
Résumé
La mortalité infanto-juvénile demeure une préoccupation à l'échelle mondiale et plus
particulièrement dans les pays en voie de développement comme le Mali. C’est pour mieux
comprendre les raisons de cette mortalité élevée au Mali, que la présente étude d’évaluation
des principaux facteurs déterminants de décès d’enfants de moins de 5 ans malnutris survenant
à l’URENI (Unité de de Récupération et d'Education Nutritionnelle en Intensive) a été
réalisée.
Il s’agissait d’une étude transversale couvrant la période de Novembre 2016 à Janvier 2017
couplée à une étude rétrospective sur le premier semestre 2016. L’étude a porté sur 53 décès
en rétrospectif et 39 en prospectif. La saisie des données a été faite sur MAGPI et l’analyse
sur SSPS 20.0. Le sex ratio avait été de 0,56 et 0,77 en faveur des filles. Plus de 60% des parents n’avaient
aucun niveau d’instruction. Un recours tardif aux soins avait été noté respectivement dans
60,4% et 66,7% en rétrospectif et prospectif. Le délai d’attente pour les soins avait été long
dans les 2/3 des cas. Les causes les plus incriminées étaient les sepsis (cutané, digestif), le paludisme grave et les
pneumopathies sévères. En outre l’état de santé de l’enfant à admission n’a pas eu d’influence
statistiquement significative sur la durée de séjour des enfants à l’UERNI respectivement en
prospectif et en rétrospectif avec p= 0,5661et 0,3598. Il en était de même entre les différentes
causes probables de mortalité et la durée de séjour (p=0,611 et 0,1159). La mortalité en soins intensifs à l’URENI était restée élevée malgré la disponibilité d’une
équipe médicale spécialisée et bien étoffée d’où l’intérêt de mener une étude complémentaire
cas-témoins sur une période plus longue pour mieux comprendre les raisons de cette mortalité.