dc.description.abstract | La présente évaluation à été commanditée par Iamaneh-Suisse, en vue d’évaluer l’impact des
actions de l’ONG Groupe Action Développement (GAD) opérant depuis 2000 au niveau du
cercle de Kangaba dans le cadre du projet de lutte contre la malnutrition infantile et
maternelle. En 2002, une première évaluation des activités de l’ONG avait été réalisée dans la
commune de Minidian, une deuxième en novembre 2004 et une troisième en juillet 2009.
La présente évaluation de 2012 est la quatrième. Elle a concerné 12 villages dont deux
couverts lors de la première phase du projet en 2001, quatre lors de la 2ème phase en 2004,
quatre autres lors de la phase actuelle du projet et deux n’ayant pas bénéficié de l’intervention
du projet.
Notre étude s’est déroulée du 22 octobre au 14 novembre 2012. Un sondage aléatoire simple
au niveau des villages cibles avait été réalisé et avait concerné les enfants de 6-59 mois
présents au moment de l’étude et les femmes en âge de procréer. Un total de 408 enfants et
146 mères d’enfants de 0 à 59 mois avait été enquêté. Un questionnaire CAP avait été
administré aux femmes et des entretiens semi structurés (individuels et de groupe) avaient été
réalisés auprès des autorités traditionnelles locales, administratives, socio-sanitaires,
groupements de femmes et adultes. Cette approche qualitative avait permis d’évaluer l’impact
du projet au niveau de sa zone d’intervention.
Par rapport au statut nutritionnel des enfants, les résultats obtenus ont montré un taux de
prévalence de l’émaciation de 6,9% pour l’ensemble de l’échantillon avec 3,8% pour les
villages de la phase actuelle et un taux de prévalence de 12,7% pour les villages de la 1ère
phase. Les villages qui n’avaient pas bénéficié des activités du projet avaient enregistré un
taux d’émaciation de 7,4%.
Quant au retard de croissance ou malnutrition chronique il était globalement de 21,3% et
correspondait à une situation élevée selon la classification de l’OMS. Le taux de prévalence
était plus élevé au niveau des villages de la phase actuelle avec 25,2% et la tranche d’âge des
enfants de 24 à 35 mois était la plus touchée avec 28,2%.
Pour l’insuffisance pondérale, le taux était de 12,7% et touchait surtout les enfants de 6-11
mois en particulier dans les villages actuellement couverts (15,3%).
Le déficit énergétique chronique était de 7,8% avec un taux plus élevé au niveau des villages de la 2ème phase (4,7%). Le risque d’obésité de 15,6% était plus important dans les villages de
la 1ère phase avec 45,50%. Les cas d’obésité représentaient 3,9%.
La couverture vaccinale des enfants en Penta 3 était de 92,9% et celle de la rougeole (VAR)
de 85,7%. Les taux les plus bas avaient été observés au niveau des villages de la première
phase. Près de 97,1% des enfants de notre étude avaient bénéficié de supplémentation en
vitamine A.
Le taux d’utilisation des services de consultation prénatale (CPN) par les femmes en âge de
procréer était de 93,2%. Parmi celles-ci, 85% avaient réalisé le nombre de CPN recommandé
au niveau national. Le taux d’accouchements assistés était de 85,6% dont 71,2% avaient été
réalisé au niveau des centres de santé communautaires (CSCOM). Les villages actuellement
couverts par le projet avaient enregistré le niveau de fréquentation des CSCOM le plus
important de 92,5%.
Notre étude n’avait révélé aucun cas de goitre dans les villages enquêtés. La prévalence de la
cécité crépusculaire était de 0,7% avec un seul cas au niveau d’un village non couvert.
L’utilisation du savon était seulement importante dans les villages actuellement couverts.
L’eau de boisson était stockée dans des récipients propres et bien couverts et seulement 26,6%
des ménages utilisaient un récipient individuel.
Par rapport à l’allaitement, 63,7% des nouveau-nés avaient été immédiatement mis au sein
après l’accouchement. Dans les villages de la 1ère phase, seulement 42,6% des enfants avaient
bénéficié de cette mise au sein précoce. L’alimentation de complément avait été introduite
chez 32,9% des enfants et l’âge moyen de son introduction était de 6,55 mois. Cependant,
29,9% des aliments de compléments avaient été introduits ente 7 et 11 mois. Les aliments le
plus souvent donnés à l’enfant étaient à base de bouillie familiale (62,3%), de céréales
(58,2%), de protéines animales (46,6%), d’eau simple (43,8%), de légumes (36,3%), de
bouillie de sevrage (32,2%), de protéines végétales (30,8%). Dans les villages de la phase
actuelle 80,6% des mères avaient préparé des plats spéciaux pour les enfants contre
seulement 52,9% pour les villages non couverts. Plus de 90% des ménages avaient au moins
trois repas par jour. Les céréales constituaient dans 99,9% la base de l’alimentation des
ménages.
L’enquête auprès des bénéficiaires et des parties prenantes du projet avait mis en évidence
un bon niveau de satisfaction quant au rendement des ressources humaines, à la gestion
satisfaisante des ressources du projet attestant que celui-ci disposait d’un mécanisme de
communication cohérent et acceptable à l’interne et pour se faire connaitre.
Au plan de l’intervention, nos observations avaient montré l’efficacité des actions menées qui
ont permis la mise à disposition de services et produits à la hauteur des prévisions initiales des
bénéficiaires.
Par rapport à l’efficience des moyens, les ressources prévues avaient permis de réaliser plus
d’activités que celles qui avaient été prévues. L’ONG GAD avait pu contribuer à
l’amélioration physique et de l’état de santé des enfants concernés par le projet.
Il avait été mis en évidence que le projet avait apporté des changements positifs au niveau de
ses différents volets. Cependant, ces résultats pourraient être fragilisés par la pratique à
grande échelle de l’orpaillage au détriment des cultures vivrières, ce qui exposerait ces zones
à une insécurité alimentaire chronique. | fr_FR |