Les Pathologies Rachidiennes dégénératives chez les Praticiens Dentaires du District de Bamako
Abstract
INTRODUCTION Les professions de chirurgien-dentiste et d’hygiéniste (assistants dentaires et techniciens supérieurs en odontologie) sont largement touchées par les troubles musculosquelettiques selon la littérature internationale (TMS). Chez les chirurgiens-dentistes, les symptômes apparaissent le plus souvent 6 à 10 ans après le début de l’activité professionnelle, et le nombre de troubles musculosquelettiques augmente avec le nombre d’années de pratique, notamment en raison de la répétition des gestes et des mauvaises positions de travail. En principe, la prévention de ces troubles fait désormais partie des programmes de formation initiale enseignés en faculté, mais l’information dispensée aux praticiens lors des séances de formation continue est tout aussi indispensable, car il n’est pas toujours facile de changer son matériel ou de perdre ses mauvaises habitudes de travail. Les lombalgies représentent les affections les plus courantes chez les praticiens dentaires, mais quelques mesures de précaution d’un point de vue ergonomique suffisent en général à les prévenir si elles sont uniquement liées à l’activité professionnelle. L’Objectif de cette étudie les pathologies rachidiennes dégénératives chez les praticiens dentaires. METHODOLOGIE : Il s’agissait d’une étude, transversale de type descriptif d’une durée de 6 mois allant du 01 octobre 2019 au 01 mai 2020. Cette étude portait sur l’ensemble des chirurgiens-dentistes, des assistants en odontostomatologie, et des techniciens supérieurs en odontostomatologie du District de Bamako inscrits à l’ordre des chirurgiens-dentistes et à jour de cotisation. Etaient inclus dans cette étude l’ensemble des praticiens dentaires pratiquant ou exerçant la chirurgie dentaire au moment de l’enquête et ayant accepté de participer à l’étude. N’étaient pas inclus dans cette étude les praticiens dentaires qui n’étaient pas inscrit aux tableaux de l’ordre des chirurgiens-dentistes, ceux n’ayant pas accepté de participer à l’étude et ceux ne faisant pas parti du District de Bamako. Les variables étaient épidémiologiques (Sexe, Age, Ancienneté, Public/ privée, Antécédents) et cliniques (La rachialgie, La douleur, Facteurs (aggravants), Examens complémentaires, Traitements) L’échantillonnage était exhaustif et concernait tous les praticiens dentaires répondant aux critères d’inclusion. Outil de collecte : Le questionnaire Nous avons demandé l’autorisation auprès du directeur du centre et/ou du chef de différents services où sera menée notre enquête. Nous avons expliqué le but de notre étude ainsi que le contenu de notre fiche d’enquête aux praticiens dentaires qui répondront notre questionnaire. Nous avons choisi les jours ouvrables (Lundi au vendredi) comme jour de l’enquête de 10heures, l’heure probable de la fin du staff ou de la visite des services, à 14heures. Les données ont été saisies et analysées sur le logiciel Epi Info version 7. Ink (anglaise). Le logiciel Word 2016 et Excel ont été respectivement utilisé pour la rédaction et les figures. RESULTATS : Le sexe le plus représenté était le sexe masculin avec 63,81% avec un sexe ratio de 1,76. La tranche d’âge la plus représentée était celle de 31- 41 ans avec 39,42%. Le lieu d’exercice le plus représenté était le public avec 49,52%. Les chirurgiens-dentistes étaient les plus représentés avec 69,52%. Les praticiens avaient une ancienneté de 2 à 6 ans dans 42,86% des cas. Les antécédents médicaux et chirurgicaux étaient les plus représentés avec 9,52 %. 35,24% des praticiens affirmaient souffrir d’une pathologie rachidienne. Les praticiens dentaires souffraient d’une rachialgie de type aigu dans 18,10%. Le siège de la rachialgie était dorsal dans 20,95%. La douleur de type mécanique était la plus représentée avec 14,29%. La majorité des praticiens présentaient un mode de début progressif avec 23,81%. L’intensité était de type modéré dans la majorité des cas avec 17,14%. Les praticiens avaient une rachialgie datant d’un an à 10 ans dans 19,23%. Les praticiens affirmaient avoir fait une consultation médicale concernant leur rachialgie dans 20%. La radiographie standard et le scanner étaient les examens complémentaires les plus réalisés dans 5,71%. La position « stationnement prolongé » était le facteur aggravant le plus représenté avec 22,86% des cas. Les douleurs radiculaires L5 et L4 étaient les niveaux d’irradiations les plus fréquentes avec 6,67%. La consultation réalisée par le médecin généraliste était la plus représentée avec 8,57% des cas. Les praticiens dentaires affirmaient avoir fait une automédication dans 8,57% des cas. L’AINS était le traitement reçu par les praticiens dans 12,38%. Il y a un lien statistiquement significatif entre la catégorie et le lieu d’exercice des praticiens (p= 0,0002). Nous n’avons pas trouvé de relation entre le sexe des praticiens et la survenue de la rachialgie. Il y a un lien significatif entre le nombre d’années ou période d’exercice (ancienneté) et le début des symptômes de la rachialgie. CONCLUSION : Le métier de praticiens dentaires reste une activité physiquement exigeante, et ceci malgré toutes les précautions ergonomiques essentielles qui peuvent être appliquées.Les pathologies rachidiennes se déclarent lorsque les sollicitations biomécaniques quotidiennes dépassent les capacités physiques d’adaptation de l’individu. Autrement dit, un entretien physique insuffisant ou inadapté, associée à la sousestimation de la préparation musculaire à l’effort font le lit de la pathologie. Les TMS du chirurgien-dentiste sont un véritable problème de santé publique pour la profession, première cause d’invalidité et de départ à la retraite anticipé. Ils sont à l’origine de la baisse de la qualité de la prise en charge des patients, du raccourcissement de la carrière professionnelle et de l’altération significative de la qualité de vie du praticien.