dc.description.abstract | Le paludisme continue d’endeuiller l’Afrique malgré le déploiement de nombreux efforts et outils de lutte afin de l’éliminer. Cette persistance est due à la résistance et au changement de comportement des anophèles vecteurs aux outils existants de lutte antivectorielle. Ainsi, l’OMS encourage le développement de nouvelles stratégies et d’outils de lutte antivectorielle afin de compléter et où de renforcer ceux déjà existants. C’est dans ce cadre que les stations Attractifs Toxic Sugar Bait ou ATSB basés sur le principe « attirer-tuer », des moustiques par le piégeage avec un repas sucré attractif contenant un poison oral ont vu le jour. Cet outil qui a donné des résultats spectaculaires au laboratoire et en milieu semi-naturel est en voie d’être utilisé pour les essais cliniques de phase 3. Mais avant, de nombreux tests d’optimisations aux rangs desquels le choix de la membrane devant contenir la solution ATSB sont nécessaires. Nous avons donc mené une étude transversale et expérimentale d’août 2020 à janvier 2021 à Bamako au sein du Centre de recherche et de formation sur le Paludisme (MRTC). Cette étude avait pour objectif d’évaluer l’efficacité et la durabilité de deux versions de membranes de station d’ATSB. L’étude a porté sur le suivi mensuel de 8 stations ATSB à travers l’évaluation des taux de gorgement et de mortalité des générations F1 à F3 de mâles et femelles âgés de 3 à 5 jours obtenues à partir de populations sauvages d’An.gambie s.l. collectées dans les villages de Cissébougou et Gouna. Si la membrane de la première version d’ASTB était dure et rigide, la seconde était souple, molle et facilement accessible aux moustiques. Aucune membrane n’avait été déchirée et aucun écoulement n’avait été constaté durant toute la période d’étude. Cependant, nous avons constaté un durcissement des deux versions de membranes à partir du mois de décembre même si ce durcissement n’impactait pas sur l’efficacité des membranes. Le poids des nouvelles et anciennes stations augmentait entre les mois d’août et septembre et en diminuait progressivement jusqu’au mois de janvier. Un taux d’engorgement d’Anopheles gambiae s.l. toujours supérieur ou égal à 33% a été obtenu avec les nouvelles stations ATSB tandis que celui des anciennes stations était souvent inferieur à 33%. Quant à la mortalité sur la nouvelle station, elles variaient entre 48% et 94% mais atteignaient difficilement les 80% excepté le mois de septembre. En revanche, celle des anciennes stations n’atteignait jamais 80% même lorsque les taux d’engorgement étaient supérieurs à 33%. Nos résultats préconisent l’utilisations des membranes de la deuxième version de station ATSB pour les essais de phase 3. | fr_FR |