Evaluation de l’impact de la distribution médicamenteuse de masse du praziquantel sur la schistosomiase urinaire dans trois districts sanitaires de la région de Gao en 2019.
Résumé
Pour lutter efficacement contre la schistosomose de nombreuses résolutions ont été prises par l’OMS
pour maitriser d’abord l’infection, puis pour l’éliminer ensuite. Le but de notre étude était d’étudier
l’impact de la DMM du praziquantel sur la prévalence et de l’intensité de l’infection due à
Schistosoma hæmatobium en milieu scolaire des DS de Gao, Ansongo et Bourem. Il s’agissait d’une
étude transversale à passage unique. Deux villages ont été choisi dans chaque DS de façon raisonnée
en tenant compte des critères suivants :
- Proximité d’une collection d’eau douce (mare, fleuve, etc.)
- Statistiques sanitaires disponibles (données du programme national de lutte contre les
schistosomiases (PNLSH) avant l’initiation de la DMM).
- Accessibilité des écoles.
La population d’étude était composée par les élèves âgés 7 à 14 ans. La recherche et la quantification
des oeufs de Schistosoma hæmatobium ont été faites par la technique de filtration de 10 ml d’urines
prélevées entre 10 heures et 14 heures. Au total 360 élèves ont été inclus dans l’étude. La prévalence
de l’infection due à Schistosoma hæmatobium était de 23,4% (234/996) avant DMM et de 26,3%
(95/360). La prévalence globale de l’infection a augmenté mais la différence observée n’était pas
statistiquement significative (p=0,393). Quant à l’évolution de l’infection en fonction des villages,
la prévalence de S. hæmatobium a significativement augmenté (p=0,011) à Tondibi de 9,9%
(22/223) à 26,7% (16/60) six mois après la DMM dans le DS de Bourem. Par contre, à Gao, il y’a
eu une réduction significative (p=0,042) dans le village de Wabaria de 40,8% (53/130) à 20%
(12/60). Quant à la charge d’excrétion ovulaire, la fréquence des forts excréteurs ne variait pas de façon significative quels que soient les DS (p˃0,05) et certains villages ont été omis après la DMM.
De tels résultats pourraient s’expliquer par l’effet bénéfique du DMM dont l’impact se fait beaucoup
plus sentir contrairement à la prévalence. Les résultats de cette étude montrent qu’en dépit des
différentes campagnes de DMM au praziquantel depuis 2005, la schistosomose persiste encore de
façon endémique dans les DS de Gao, Ansongo et Bourem. Pour inverser la tendance, un
changement de stratégie dans la mise en oeuvre du DMM accompagné de mesures d’assainissement
des collections d’eau s’impose.