Contribution de l’Alpha-foetoproteine comme marqueur biologique de diagnostic du carcinome hépatocellulaire à l’hôpital Sominé DOLO de Mopti
Résumé
INTRODUCTION : Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est le cancer primitif du foie le plus fréquent. Son diagnostic biologique repose sur l’utilisation de l’αFP comme marqueur. Cependant, l’αFP est peu performant surtout dans le diagnostic des CHC à αFP négatives. OBJECTIFS : Le but de ce travail était d’évaluer la contribution de αFP dans le diagnostic du carcinome hépatocellulaire à l’hôpital Sominé DOLO de Mopti. MATERIELS ET METHODES : Il s’agissait d’une étude prospective, observationnelle par recrutement successif à l’hôpital Sominé DOLO de Mopti sur une période allant de janvier 2020 à février 2021. Ont été inclus dans cette étude, les patients ayant consultés au service de médecine pour douleur abdominale avec des signes d’hépatopathies et ayant donné leur consentement éclairé. N’ont pas été inclus dans notre étude, les patients ayant consultés pour d’autres pathologies ne répondant pas à nos critères d’inclusions= et également les patients ayant refusés de donner leur consentement éclairé. RESULTATS : Au terme de notre étude, nous avons inclus 95 patients dont 34 cas de CHC. Le carcinome touche majoritairement les hommes (sexe ratio :16). Avec une moyenne d’âge de 51,56 ans (32-75 ans). La majorité des patients soit 35,3% résidait dans le cercle de Mopti, (lieu de l’étude), les résidant des zones rurales étaient les plus représentés avec une prédominance chez les cultivateurs. La consommation de tabac et d’alcool a été observé respectivement chez 35,29% et 26,47% des patients CHC. Les nodules ont été retrouvés chez 44,12% des patients lors de l’échographie et 38,24% avait une varice oesophagienne dont 76,92% était au grade II. Les virus de l’hépatite B et C étant des facteurs de risque important pour cette pathologie ils ont été retrouvés respectivement à 58,88 % et 26,47% dans notre série. Sur les 95 patients, 47,37% avait une concentration d’αFP ≤ 8,4 UI/mL, 1,05% entre 15-280 UI/mL et 51,58% était > 280 UI/mL. Chez les patients non CHC, la majorité des patients soit 73,77% avait une concentration d’αFP ≤ 8,4 UI/mL contre 26,23% qui avait une concentration d’αFP > 280 UI/mL. En revanche, chez les patients CHC, la majorité soit 97,06% avait une concentration d’αFP > 280 UI/mL. La proportion de patients CHC ayant une concentration αFP > 280UI/ml était significativement plus élevée que celle des patients non CHC (97,06% versus 26,23% ; p < 0,001). La sensibilité de l’αFP était de 97,06% avec une spécificité de 73,77%. En effet, 2,94% de nos patients CHC était αFP négative c’est-à-dire une concentration d’αFP < 280 UI/mL. En revanche, 26,23% des patients non CHC aussi était αFP positive c’est une concentration en αFP > 280 UI/mL. Nos résultats suggèrent une faible spécificité de l’αFP comme marqueur de diagnostic du CHC. La recherche d’autres marqueurs biologiques de diagnostic du CHC à αFP négative est nécessaire pour améliorer le diagnostic de cette forme nosologique de CHC. CONCLUSION : Le diagnostic du CHC est le plus souvent tardif et son pronostic reste donc sombre. L'amélioration de la prise en charge passe d’abord par une politique de prévention et d’un suivi régulier et rigoureux des patients présentant une hépatopathie chronique. L’amélioration de la prise en charge passe également par la recherche de marqueurs biologiques plus performant dans le diagnostic des CHC αFP négatives.