dc.description.abstract | Introduction : La pandémie au nouveau coronavirus crée un problème majeur de santé publique. Pour limiter la propagation communautaire de la maladie à travers les cas importés de COVID-19, le pays a mis en place un dispositif de confinement des voyageurs entrants.
Objectif : Étudier l’impact du dispositif de confinement chez les voyageurs dans la gestion de la pandémie de la COVID-19 au Burkina Faso.
Méthodologie : Étude transversale et analytique, exploitant les données des voyageurs entrants par voie aéroportuaire au Burkina Faso du 9 avril au 31 août 2020. Ces données proviennent d’une base conçue par le Ministère de la santé dans le cadre de la lutte contre la COVID-19 à travers la plateforme District Health Information Software (DHIS) version 2. Une analyse descriptive puis multivariée a été appliquée à l’aide du logiciel SPSS 22. p = 5%.
Résultats : Au total, 6 332 voyageurs ont débarqué dans le pays dont plus de la moitié dans le mois d’août. La moyenne d’âge des voyageurs était de 35,8 ± 15,5 ans (extrêmes de 1 an et 93 ans) avec un sex-ratio de 2,36. La majorité des passagers, de nationalité burkinabé (58,9%), provenait surtout des pays d’Afrique de l’Ouest (47,8%). À l’arrivée, 83 voyageurs étaient symptomatiques (1,3%). Les symptômes les plus retrouvés étaient l’asthénie (42,2%), la rhinite (34,9%), les céphalées (22,9%), la toux (21,7%) et la fièvre (20,5%). Au cours du confinement, la fréquence du portage importé de la COVID-19 était de 2,7% (n= 173). L’âge moyen des cas confirmés était de 35,7 ± 14,6 ans (extrêmes de 2 et 77 ans) avec un sex-ratio était de 1,88. Les voyageurs provenaient de 102 pays majoritairement d’Afrique de l’Ouest (53,3%), d’Europe Occidentale (19,2%) et du Maghreb (6,0%). Les symptômes étaient retrouvés chez 8,1% des cas importés fait principalement de fièvre, d’asthénie, de dyspnée, de rhinite et de toux. À l’arrivée, 2,3% des passagers déclaraient avoir été en contact avec des malades et 6,9% ont résidé dans un pays épidémique au cours des deux semaines précédant le voyage. En analyse multivariée, les facteurs fortement prédictifs du portage importé de la COVID-19 étaient la période du voyage, précisément les mois d’avril (ORAj= 3,75) et mai (ORAj= 1,97) par rapport au mois d’août ainsi que l’état clinique des passagers à l’arrivée notamment ceux symptomatiques (ORAj= 14,58) et paucisymptomatiques (ORAj= 3,92).
Conclusion : Le confinement des voyageurs dans les sites dédiés aurait permis de circonscrire les cas de transmission secondaire et communautaire de la COVID-19. Cette stratégie aurait contribué à retarder une seconde vague de l’épidémique de la COVID-19 au Burkina Faso.
Mots-clés : Confinement, Voyageur, COVID-19, Cas importés, Burkina Faso | fr_FR |