Aspects épidemio-cliniques de la malnutrition aigüe sévère chez les enfants de 0 à 5ans hospitalisés au CS Réf CI de Bamako.
Résumé
INTRODUCTION : Au regard de nos résultats, nous affirmons qu'à l'hospitalisation la fréquence de la malnutrition aiguë sévère est élevée (14,7 %) chez les enfants de 0 à 59 ainsi la situation nutritionnelle demeure sérieuse en commune I. MÉTHODOLOGIE : Nous avons réalisé une étude prospective descriptive sur une période de 12 mois (de Juin 2018 à Mai 2019) dont l'objectif était d'étudier les aspects épidemio- cliniques de la malnutrition aigüe sévère chez les enfants de moins de 5ans en milieu hospitalier pédiatrique du CS Réf CI de Bamako. RÉSULTATS : Notre étude a concerné 159 enfants malnutris aigus sévères avec une prévalence de 14,7%. La tranche d'âge la plus touchée était celle de 12 à 24mois. Le sexe ratio était de 1,17 en faveurs des garçons. Le marasme était la forme clinique la plus représentée avec 83,6% contre 3,8% de kwashiorkor. La plupart des mères ou tutrices était non instruite (61,6%) et ménagère (66%). Plus de la moitié de ces enfants (74,8 %) était allaité exclusivement au sein jusqu'à l'âge de 6mois. La diversification alimentaire pour la plupart débutait à partir de 6 mois avec les plats familiaux comme aliment de substitut. L'ablactation a été faite de façon brutale dans 45,3% en raison d'une nouvelle grossesse dans 53,4%. Les pathologies les plus fréquemment associées étaient la mycose digestive (38,4%), la gastroentérite (20,1%), pneumopathie (14,4%), et HIV (6,9%). Les signes majeurs étaient dominés par la déshydratation (32,1%), hyperthermie (27,7%) et anorexie (18,2%). Quatre-vingt-cinq virgule cinq pourcent (93,1%) de nos enfants ont été traités avec succès contre 6,9% de décès et la durée moyenne d'hospitalisation était de 8 jours. CONCLUSION : La malnutrition aigüe sévère contribue à l'affaiblissement des facteurs de résistance. Elle expose les enfants à une mortalité et comorbidité élevées des maladies, cette situation est un constant frein pour l'atteinte des ODD, d'où la nécessité de mener sans cesse des interventions supplémentaires contre ce fléau en vue d'aboutir à une meilleure qualité de survie des enfants.