Adénome pléomorphe des glandes salivaires : à propos des deux cas de localisations extra-parotidiennes (glande submandibulaire et palais mou)
Résumé
Introduction : L’adénome pléomorphe ou tumeur mixte est une tumeur bénigne hétérogène composé de cellules épithéliales et myoépithéliales au sein d’un stroma myxoïde et/ou chondroïde des glandes salivaires. Ses localisations extra-parotidiennes sont rares. L’évolution est lente et diagnostic repose la clinique et l’histologie. Le traitement chirurgical avec des marges d’exérèse saines permet d’éviter les récidives.
Objectifs : illustrer les particularités diagnostiques et thérapeutiques de l’adénome pléomorphe extra-parotidien à travers deux observations cliniques et d’en faire une analyse comparative avec la littérature.
Observation : notre premier patient H.T., de sexe féminin, âgée de 18, nous a consulté pour une tuméfaction indolore de la région sous angulo-mandibulaire droite évoluant depuis deux ans. Nous avons procédé à une sous maxillectomie totale dont les suites opératoires ont été simples avec un recul de 6 mois sans récidive.
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Notre second patient A.C., de sexe masculin, âgé de 47 ans nous a consulté pour une tuméfaction du palais mou évoluant depuis deux ans, avec une dyspnée intermittente et une dysphagie aux solides. Nous avons procédé à une exérèse de la masse sous anesthésie générale par voie endobuccale dont les suites opératoires ont été simples.
Discussion : l’adénome pléomorphe représente 70% des tumeurs des glandes salivaires. Il est plus fréquent au sein de la parotide (84%), suivit de la glande submandibulaire (8%) puis des glandes salivaires accessoires (4-6%). Le délai de consultation est variable. L’adénome pléomorphe de la glande submandibulaire se présente comme une tuméfaction isolée, ferme, indolore et lentement évolutive située en regard de la région sous-mandibulaire. Les larges adénomes pléomorphes du palais mou peuvent se manifester par des signes de compression tels que la dyspnée, la dysphagie et les apnées du sommeil. Le diagnostic définitif repose sur l’examen histologique de la pièce opératoire. Le traitement est chirurgical. La sous-maxillectomie est toujours totale. L’adénome pléomorphe du palais nécessite une exérèse avec une marge de sécurité de 5 mmm. L’adénome pléomorphe est susceptible de récidive, de transformation maligne et plus rarement de métastase à distance.
Conclusion : Le diagnostic d’adénome pléomorphe doit être évoqué devant toute tuméfaction isolée, indolore, d’évolution lente au niveau d’un site de la tête et du cou abritant des glandes salivaires. Le traitement est chirurgical avec des marges d’exérèses saines pour éviter les récidives.