Etude comparative des mutations sur les gènes dhfr et dhps de Plasmodiumfalciparum après les campagnes de chimioprévention saisonnière 2016-2017 au Niger et au Mali
Résumé
L’administration massive et continue de la SP crée une pression médicamenteuse qui peut engendrer l’apparition des mutations sur les Pfdhfr et Pfdhps. D’où la recommandation par l’OMS de procéder à la surveillance des molécules inscrites dans le traitement du paludisme dans les zones d’endémies palustres. Nous avons mené une étude comparative de la distribution des mutations sur les gènes Pfdhfr 51/59 et Pfdhps 436/437 dans les localités de Missira et de Sélingué au Mali et les localités d’Aguie et Ertcharna au Niger en 2016-2017. L’étude s’est déroulée durant la période des campagnes de chimioprevention du paludisme saisonnier en 2016-2017 chez des enfants de moins de 5 ans ayant reçu les doses d’amodiaquine plus la sulfadoxine-pyrimethamine. Tous les patients se présentant au centre de santé et appartenant à cette cohorte ont été dépistées par goutte épaisse et par test rapide de diagnostic à la recherche d’éventuels cas de paludisme. Pour les cas positifs à la goutte épaisse, un prélèvement veineux a été effectué et conservé à -80°C pour les tests in vitro puis sur papiers confettis et pour les tests de diagnostic rapide (TDR) des échantillons de sang obtenus de bout de doigt ont été testé par la technique d’immuno-capture. L’ADN du parasite a été extrait à partir du papier confettis et des cassettes de TDR. La multiplicité de l’infection a été estimée en utilisant le marqueur polymorphique msp1 et la recherche des marqueurs de résistance a été faite par HRM. Sur un total de 201 échantillonsdont 90 provenant du Mali et 111 provenant du Niger.L’allotype RO33 était le plus représenté avec un pourcentage de (47%) suivi de l’allotype K1 (34%) et l’allotype MAD20 (19%). La multiplicité de l’infection a été estimée à environ 2 génotypes par patient au Mali et 1 génotype par patient au Niger. La prévalence des mutations sur les gènes Pfdhfr et Pfdhps aux positions 51, 59 et 436, 437 étaient respectivement 64,4% ; 60% ; 24,5% et 48,1%. Cependant les mutations multiples avaient une prévalence faible inférieure à 20% sauf la triple mutation sur le gène Pfdhps (30,17%).Cette étude nous montre un nombre élevé de mutations sur les gènes Pfdhfr et Pfdhps, ce qui suggère aux acteurs de la santé un suivi continu de l’efficacité de ces molécules utilisées par le Programme national dans la prévention du paludisme au Mali et au Niger.