Etude épidémiologique des infections néonatales au centre de sante de référence de la commune v du district de Bamako : de 2015 à 2016
Abstract
Introduction : L’infection néonatale se définit comme étant les altérations de l’organisme dues à la nocivité d’un germe atteignant le nouveau-né (de 0 à 28 jours) avant, pendant ou après la naissance. Au Mali, l'infection néonatale représente une cause majeure de morbidité néonatale, en 2003 elle présentait 33%. D'où l'importance de comprendre l'épidémiologie des infections néonatales, dans notre contexte dont l’objectif général était d’étudier les aspects épidémio-cliniques et thérapeutiques des infections néonatales dans le CSREF de la commune V. Méthodologie : Il s’agissait d’une étude descriptive transversale à collecte rétrospective sur une période de deux (2) ans allant du 1er Janvier 2015 au 31 Décembre 2016 au CSRef CV du district de Bamako. Ont été inclus dans notre étude, tout dossier dont le nouveau-né de 0 à 28 jours présentant une infection néonatale admis en néonatologie CSRef CV durant la période d’étude. Les données ont été saisies et analysées sur le logiciel Epi-Info version 7. Résultats : Pendant la période d’étude, 7300 nouveau-nés ont été admis à l’unité de néonatologie du CSRéf CV et 498 ont été retenu pour infection néonatale, soit une fréquence de 6,8%. L’infection néonatale précoce a été diagnostiquée dans 82,7% des cas. Le trouble thermique a été le motif de consultation dans 36,7% des cas. Les prématurés représentaient dans 65,7% des cas. Le sex-ratio était de 1,1. Le poids de l’enfant était normal dans 23,7% des cas. Le score d’Apgar était inférieur à 7 à la première minute dans 9,2% des nouveau-nés. Les mères ont accouché par voie basse (88,8%) des cas, dans une structure de santé dans 97,3% des cas. Le nombre de CPN était supérieur à 3 dans 35,9% des cas. Le VAT, la SP et le Fer ont été utilisés en prophylaxie dans respectivement 70,4% ; 82,7% et 64,9% des cas. La RPM a été observée dans 35,1% des cas. Le liquide amniotique était teinté dans 38,8% des cas. La présence de la fièvre maternelle a été observée dans 58,2% des cas. L’infection génitale était présente dans 47,4% des cas. L’infection urinaire était présente dans 35,1% des cas. Le travail était prolongé dans 38,8% des cas. L’infection néonatale était précoce dans 82,3% des cas. L’âge moyen de nos patients était de 6,3±5,1 jours. La température était normale dans 57,2% des cas. L’aspect de la peau était anormal 34,1% des cas. L’examen pulmonaire était anormal dans 29,7% des cas. L’examen cardiovasculaire du nouveau-né était anormal dans 54,8% des cas. L’examen neurologique était anormal dans 10,04% des cas. La NFS était normale dans 39,4% des cas. La protéine C-réactive était positive dans 9,2% des cas. La ponction lombaire a été faite chez 75,5% de nos patients. L’association Ceftriaxone et la Gentamicine a été la plus utilisée dans 80,7% des cas. L’évolution était favorable dans 72,9% des cas. Conclusion : L’infection néonatale constitue un véritable problème de santé avec une fréquence non négligeable. Elle est plus fréquente chez le nouveau-né de 0 à 7 jours. Les troubles thermiques constituent les principales manifestations cliniques. La prise en charge fait appel à des antibiotiques de la famille des bêta-lactamines avec une mortalité considérable.