Etude épidémiologique, clinique, étiologique et prise en charge des ulcérations chroniques des membres inferieurs au C.N.U.A.M. (Ex institut Marchoux) Bko. Mali.
Résumé
Notre objectif dans cette étude était d'analyser la situation des UCMI dans le service de dermato-vénérologie du CNUAM. Cette affection occupe la deuxième place dans les motifs d'hospitalisation après les dermatoses bulleuses (Pemphigus). Cette étude s'est faite à partir de 115 observations sur 520 malades hospitalisés dans le service soit une prévalence de 22,1 p.100 . Tous ces hospitalisés ont fait systématiquement l'objet d'un dossier médical comportant les données démographiques, cliniques/paracliniques et thérapeutiques et ont été inclus dans cette étude tous les malades qui ont répondu à notre attente. Le sex-ratio était de 1,1 en faveur du sexe masculin. La tranche d'âge de [30-39 ans] fut la plus exposée (26,1 p.100 ). Les tares organiques généralement associées aux UCMI n'ont pas eu une influence majeure dans notre série. Le traumatisme sur les MI était le facteur déclenchant de la majorité des lésions initiales (73 p.100 ). La moitié des patients nous sont parvenus après une durée d'évolution comprise entre 1-10 ans (61 cas soit 53,0 p.100 ). De nombreux aspects cliniques d'ulcérations ont été observée : les ulcérations crouteuses, sèches ou humides ; les ulcérations creusantes et suintantes et les ulcères bourgeonnantes. L'étiologie infectieuse a été la plus représentée (87 cas soit 75,7 p.100 des cas), les UCMI cancérisés représentaient 5,2 p.100 ( diagnostiqués histologiquement) et 19,1 p.100 furent attribués à ceux d'origine vasculaire ou associés à une tare organique. La conduite thérapeutique a été fonction du diagnostique étiologique. Cependant, les pansements quotidiens, prévention du tétanos (inj.SAT), prescription de fer associé à des polyvitamines ont été presque systématique dans nos pratiques courantes. Nous avons pratiqué des autogreffes cutanées avec succès chez 93 patients soit 80,9 p.100 . En moins de trois mois de traitement, 40,8 p.100 de nos patients ont eu une guérison complète. Dans l'ensemble, nous avons réalisé un résultat positif fait de guérison et amélioration nette dans 90,4 p.100 cependant nous avons noté 7 cas de complication dont 2 cas de dégénérescence maligne 3 cas de surinfection et 2 cas de Gangrène. Il faudra signaler qu'aucune des complications (tétanos, septicémie) auxquelles nous nous attendons n'a été enregistrée au cours de notre période d'étude.