Corps Cultures et Santé : la dépigmentation volontaire au village du point g en commune III du district de Bamako (Mali)

Abstract

Une étude transversale prospective par échantillonnage aléatoire ayant porté sur 320 femmes a été réalisée dans le village du Point G en 2017. Elle visait à déterminer la fréquence de femmes pratiquants la dépigmentation volontaire, définir les facteurs sociaux et culturels influant la dépigmentation volontaire, le niveau de connaissance des femmes sur les conséquences et estimer le coût de la dépigmentation. La dépigmentation volontaire est un véritable phénomène social bien ancré dans la population, un réel problème de santé publique. Les femmes en général accordaient une grande importance à leur apparence corporelle dont elles prenaient soins par diverses techniques de beauté dont la dépigmentation qui a trouvé une prévalence de 37,8%. Les principales motivations à la dépigmentation étaient le désir de paraître plus belle lors des cérémonies (36,3%) ainsi que le désir d´avoir un teint uniforme (35,5%). Le but principal était la séduction (68,3%). Le produit le plus fréquemment utilisé par les femmes à cet effet était l´hydroquinone (54,5%), et elles dépensaient en moyenne 2957 francs CFA mensuellement pour l´achat du produit. Elles avaient en général une bonne connaissance des conséquences liées à la dépigmentation ; les plus fréquemment citées l´acné (45,8%) et le cancer de la peau (51,5%). Nous avons constaté qu´une sensibilisation à large échelle apporterait un gain sur la réduction de l´ampleur du phénomène car 52,9% des utilisatrices de produits dépigmentant ont décidé d´arrêter la pratique après avoir écouté nos conseils.