Evaluation de la resistance aux antibiotiques des souches d’Escherichia coli isolées au Centre d’Infectiologie Charles Merieux de 2012-2015
Résumé
Introduction Escherichia coli est l'une des causes les plus fréquentes de bactériémies et des infections des voies urinaires communautaires et nosocomiales à travers le monde. La résistance aux antibiotiques chez E. coli doit être particulièrement surveillée car les pourcentages de souches isolées résistantes aux antibiotiques les plus courants continuent. Matériels et Méthode Différents milieux sont utilisés pour la culture des souches d’E. coli parmi lesquels nous avons : Uriselec4 : un milieu chromogène non sélectif sur lequel les colonies d’E. coli apparaissent rose bombée après 18à24heures d’incubation à 37°C. Drygalski : un milieu sélectif pour les bacilles Gram négatif ; par fermentation du lactose les colonies d’E. coli apparaissent jaune après 18à24heures d’incubation à 37°C. Un antibiogramme a été réalisé sur les colonies isolées et identifiées. Résultats Sur notre période d’étude le laboratoire a isolé 1067souches d’entérobactéries identifiées avec 30% (325) d’E. coli. La résistance aux antibiotiques chez Escherichia coli doit être particulièrement surveillée car les pourcentages de souches isolées résistantes aux antibiotiques les plus courants continuent d’augmenter. La majorité des souches d’E. coli était productrice de bêta-lactamases (62% de BLSE, 75% de cephalosporinases) les souches sauvages étaient moins rencontrées. Les résistances les plus élevées étaient observées à l’Ampicilline (96%), Ticarcilline, Acide Nalidixique, Céfalotine et Cotrimoxazole avec plus de 90%. Les plus faibles résistances étaient observées à l’Imipenème (1%). Les souches isolées dans les échantillons des patients en provenance des hôpitaux exprimaient un peu plus de bêta-lactamases (44%). Les souches isolées des urines étaient fortement productrices de bêta-lactamases avec plus de 60%. Discussion La résistance aux céphalosporines de troisième génération et la résistance combinée aux céphalosporines de troisième génération, aux fluoroquinolones et aux aminosides sont particulièrement préoccupantes. La résistance aux carbapénèmes chez Escherichia coli augmente également. Les souches isolées dans les échantillons des patients en provenance des hôpitaux exprimaient un peu plus de bêta-lactamases (44%) ; cette différence pourrait être due à une sélection des souches résistantes productrices de bêta-lactamases grâce à l’usage des antibiotiques puissants ; ainsi qu’au transfert des gènes de résistance dans le milieu hospitalier. Les souches isolées des urines étaient également fortement productrices de bêta-lactamases avec plus de 60%, à noter que les souches d’E. coli des voies urinaires sont fréquemment encapsulées ; caractère favorable pour soustraire la bactérie de l’action des antibiotiques. Conclusion La résistance aux antibiotiques est une menace grave pour la santé. Elle conduit à une augmentation du coût des soins, à des hospitalisations prolongées, à des échecs thérapeutiques et entraine parfois la mort