Résultats des ptosis congénitaux opérés par la technique de suspension du muscle releveur de la paupière supérieure au frontal chez les enfants de 0 à 15 ans à l'Institut d'Ophtalmologie tropicale de l'Afrique .
Résumé
But : Etudier les résultats des ptosis congénitaux opérés par la technique de suspension du muscle releveur de la paupière supérieure au frontal avec le polypropylène chez les enfants de 0 à 15 ans à l'Institut d'Ophtalmologie tropicale de l'Afrique (IOTA). Matériels et Méthode : il s'agissait d'une étude rétrospective descriptive chez les enfants de 0 à 15 ans opérés de ptosis congénital par la technique de suspension avec le polypropylène entre janvier 2014 à juin 2017. Résultats : Notre étude a concerné 22 patients. Le ptosis congénital était unilatéral dans tous les cas soit 22 yeux. L'âge moyen de nos patients était de 6,63 ans avec des extrêmes de 6mois à 15 ans. Le sexe masculin était le plus fréquent soit 77,27% (n=17) avec un sexe ratio H/F de 3,4. La majorité des patients résidait à Bamako soit 63,64% (n=14). L'œil gauche était le plus atteint soit 59,09% (n=13). Le ptosis était majeur chez tous les patients et la fonction du releveur nulle chez 63,64% (n=14) et faible chez 36,36% (n=8). L'amblyopie était présente chez 13,63% (n=3) des enfants. La plupart des patients avait un examen oculomoteur normal soit 90,91% (n=19). L'anesthésie générale a été la plus utilisée soit un pourcentage de 81,82 (n=18). La lagophtalmie transitoire était la complication postopératoire la plus fréquente présente chez 13,64% (n=3). La durée moyenne de suivi était de 14 mois avec des extrêmes de 04 et 25 mois. La récidive est survenue chez 13,64% (n=3). Le lâchage du nœud du fil dans un contexte de traumatisme a été la circonstance la plus fréquente de la récidive soit 66,67% (n=2). Le résultat avant correction des récidives était satisfaisant dans 81,82 (n=18) des cas et après correction des récidives à 90,91% (n=20). Discussion : La suspension frontale est indispensable lorsque le ptosis est majeur associé à une mauvaise fonction du releveur de la paupière supérieure (< 5mm). Le risque d'amblyopie est alors grand, il faut donc intervenir urgemment. Plusieurs matériaux existent pour la suspension. Les matériaux autologues (fascia lata autologue) ne sont pas indiqués chez l'enfant de moins de trois ans. A cet âge on a donné recours aux matériaux synthétiques (sonde de silicone, le PTFE, le GORETEX, le nylon, le polypropylène). Plusieurs études ont évalué les résultats avec des différents matériaux et ont montré des avantages plus ou moins spécifiques à chaque type de matériel. Le fil de polypropylène est un matériau pratiquement inerte. Il n'entraîne pas d'adhérence aux tissus et par conséquent possède une qualité cicatricielle optimale. En plus, le polypropylène ne se résorbe pas sous l'action des enzymes tissulaires donc il n'y a pas de perte de résistance à la traction et les cas de rejet ou de formation de granulome sur les fils sont minimes.