Etude sur les facteurs de fragilités et de vulnérabilités des femmes face au VIH/SIDA (cas de quatre communes de la région de KAYES
Abstract
Aujourd'hui le SIDA n'est pas seulement une maladie, il est devenu un important problème de développement voire un fléau national ; à ce titre, sa gestion devient une mission nationale hautement prioritaire et d'une grande portée stratégique pour notre pays. Le but de notre étude était de pouvoir identifier et apprécier les différents facteurs (socioculturels et économiques spécifiques) qui fragilisent et qui rendent vulnérables les femmes face à la pandémie du VIH/SIDA. Nous avons effectué une enquête transversale du 1[er] décembre 2009 au 30 mai 2010. L'enquête a eu lieu dans la région de Kayes dans quatre communes rurales distinctes : DIALAFARA, KOUSSANE MARENA DJIOUMBOUGOU et SADIOLA ainsi que la ville urbaine de KAYES. L'analyse des données a montré : Sur le plan analytique : + 79 p.100 des femmes séropositives de notre étude étaient âgées de plus de 25 ans ; + 76,7 p.100 étaient mariées (polygame et monogame) avant le test VIH+ et 55,8 p.100 après la découverte. La stigmatisation, le divorce suite au statut sérologique et le décès du conjoint étaient à l' origine du changement de statut matrimonial ; + 60,5 p.100 n'avaient pas été scolarisées ; + l'excision, le mariage précoce et la polygamie sont des pratiques courantes dans les familles d'origine des femmes séropositives enquêtées et le sororat et/ou le lévirat y étaient pratiqués plus de 95 p.100 ; + les femmes séropositives incluses dans notre étude avaient déjà entendues parler de la maladie SIDA avant d'être infectées le plus souvent via télévision /radio mais cela ne leur a pas empêché d'être contaminer mais. Les échanges et causeries au sein de l'association ont beaucoup peu amélioré leur connaissance générale sur la maladie ; elles savaient majoritairement que la transmission mère-enfant était évitable. + le revenu mensuel des femmes séropositives a un peu amélioré après avoir adhérer une association des personnes vivant avec le VIH/SIDA car elles sont entre autres rémunérées en fonction des postes occupées au sein de l'association et aussi la pratique des activités financées par les des organismes internationaux ; l'initiative nationale d'accès gratuit aux antirétroviraux a permis aux personnes vivant avec le VIH/SIDA de diminuer les dépenses par rapport à la maladie. Sur le plan quantitatif + les moins de 25 ans était le groupe majoritairement représenté ; + les non-scolarisées ont dominé notre échantillon d'étude avec 64 p.100 ; + 86,7 p.100 des femmes étaient mariées dont 50,4 p.100 sous un régime polygamique avec une fréquence élevée de remariage après la perte du 1er conjoint le plus avec une personne ayant un lien de consanguinité avec le défunt ; + près du (1/4) des femmes mariées ne menaient pas une vie commune avec leurs conjoints car la région de KAYES est réputée être une " zone de forte migration ". + 30,3 p.100 des femmes rurales ayant l'âge de procréer incluses dans notre étude pratiquaient des rapports sexuels non protégés ; + malgré une large information des autorités sur le changement de comportement individuel et collectif pour la prévention du VIH/SIDA, certaines pratiques socioculturelles (polygamie, excision, lévirat, sororat, mariage précoce, tatouages/piercings) favorisant l'expansion du VIH restent encore dans les habitudes ; + plus de la moitié des femmes enquêtées en milieu rural ont affirmé avoir une connaissance sur la maladie SIDA. + la plupart des femmes rurales enquêtées menaient des AGR dont le revenu mensuel dépassait rarement 500F CFA/mois.