Efficacité de l’artésunate-amodiaquine et de l’artéméther-luméfantrine-amodiaquine utilisées seules ou combinées avec une unique faible dose de primaquine pour réduire la transmission du paludisme à Plasmodium falciparum à Ouéléssebougou, Mali.
Résumé
Le paludisme demeure un problème de santé publique majeur, freinant le développement économique de nombreux pays. Une lutte efficace et définitive contre ce fléau doit reposer aussi bien sur des méthodes curatives que préventives. L’OMS a recommandé l’ajout d’une unique faible dose (0,25mg/kg) de primaquine aux CTA pour bloquer la transmission du paludisme à P. falciparum. L'objectif de cette étude était d'évaluer l'efficacité de la primaquine associée à différents traitements antipaludiques à base d'artémisinine pour réduire la transmission du paludisme à Plasmodium falciparum.
Dans cette étude randomisée en simple aveugle, du 16 octobre au 25 janvier 2023, 100 participants âgés de 10 à 50 ans infectés par P. falciparum ont reçu l'un des cinq traitements suivants : artésunate-amodiaquine (ASAQ), ASAQ associé à la primaquine, artéméther-luméfantrine (AL), AL associé à l'amodiaquine (ALAQ), ou ALAQ associé à la primaquine. L'efficacité des traitements a été évaluée en mesurant le taux d'infection des moustiques par des techniques de biologie moléculaire et de microscopie.
Les résultats montrent que l'ajout d’une dose unique de 0.25 mg/kg de primaquine aux traitements à base d'artémisinine a permis d'interrompre rapidement la transmission du parasite, dès le deuxième jour de traitement. En comparaison, les traitements sans primaquine ont entraîné une transmission prolongée et la persistance de formes parasitaires dans le sang des participants 48 heures après le traitement. Les combinaisons ALAQ-primaquine et ASAQ-primaquine se sont révélées les plus efficaces pour éliminer rapidement l'infection et réduire la transmission.
Ces résultats confirment l'intérêt de la primaquine en association avec les traitements à base d'artémisinine pour prévenir la transmission du paludisme. Cependant, de nouvelles recherches sont nécessaires pour améliorer la détection des formes parasitaires infectantes après traitement.