Plantes médicinales associées à la néphrotoxicité.
Résumé
Au Mali, comme dans plusieurs régions du monde, un nombre important de la population utilise les plantes médicinales pour se soigner à cause de leurs divers effets ethnomédicaux soutenus par des travaux scientifiques. Cependant, l’utilisation non contrôlée de ces plantes peut être néfaste pour plusieurs organes, et plus particulièrement les reins. Le présent travail qui est une recherche bibliographique avait pour objectif, de faire l’état des lieux des plantes médicinales citées dans la néphrotoxicité à travers le monde dans les deux dernières décennies.
L’analyse des données obtenues a permis de répertorier 143 plantes médicinales, appartenant à 68 familles botaniques et reparties entre 122 genres citées dans la néphrotoxicité à travers le monde. Parmi ces espèces, 102 sont aussi distribuées en Afrique parmi lesquelles 44 sont en Afrique de l’Ouest dont 20 sont inscrites dans la pharmacopée. Aloe vera (L.) Burm.f. (Asphodelaceae), Lawsonia inermis L. (Lythraceae) et Senna alexandrina Mil. (Fabaceae) ont été les espèces africaines les plus fréquemment citées. Les feuilles, la plante entière et la graine ont été les plus utilisées, principalement sous forme d’huiles essentielles ou de tisanes avec les alcaloïdes, l’acide oxalique et l’acide aristolochique comme substances bioactives néphrotoxiques.
Ces résultats rappellent la nécessité de surveiller les effets indésirables liés à l’usage des plantes médicinales à travers un système national de phytovigilance fonctionnel et performant, notamment dans les services de néphrologie afin d’assurer un usage rationnel et sécurisé des plantes médicinales et produits de la médecine et pharmacopée traditionnelles dans nos pays.