Etude comparative de l’alloimmunisation érythrocytaire chez les femmes enceintes rhésus positifs et négatifs dans les CSRef CV et CVI du district de Bamako.
Résumé
L’alloimmunisation érythrocytaire désigne la production d'anticorps IgG maternels dirigés contre des antigènes érythrocytaires foetaux, ces anticorps traversant la barrière placentaire et induisant une hémolyse, réduisant ainsi la durée de vie des érythrocytes foetaux. Cette étude vise à améliorer le suivi des grossesses par un diagnostic précoce de l’incompatibilité foeto-maternelle (IFM), une prise en charge appropriée, et ainsi réduire les risques de morbi-mortalité néonatale. Il s'agit d’une étude comparative multicentrique, descriptive et analytique, avec collecte de données prospectives, menée au Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) de Bamako et dans les Centres de Santé de Référence (CSRef) des communes V et VI du district de Bamako, sur une période d’un an (mars 2021 à février 2022). Cette étude a concerné des femmes enceintes venues consulter en prénatal dans ces centres de santé.
Un échantillon de 743 femmes enceintes, rhésus négatifs et positifs, a été recensé. La tranche d’âge la plus représentée était celle des 20-30 ans. La fréquence du rhésus négatif était de 52 %, tandis que celle du rhésus positif était de 48 %. La fréquence des anticorps irréguliers était de 9 % pour les deux groupes, avec 9,5 % chez les femmes rhésus négatifs et 8,5 % chez les femmes rhésus positifs. L’anticorps anti-D était le plus fréquemment détecté, avec une fréquence de 35,8 %, et 34,3 % des cas présentaient des pan-agglutinations. La recherche d’agglutinines irrégulières doit être effectuée chez toutes les femmes enceintes, quel que soit leur rhésus, afin de procéder à un dépistage anténatal de l’alloimmunisation et à l’identification de la spécificité des anticorps.