Les neutropénies fébriles chimio induites dans l’Unité d’Oncologie Pédiatrique (UOP) du département de pédiatrie du CHU Gabriel Touré.
Abstract
Introduction
La neutropénie fébrile consécutive à l’administration d’une chimiothérapie constitue la complication la plus sérieuse et la plus fréquente des chimiothérapies cytotoxiques. Elle est souvent signe d’infection, pouvant rapidement entrainer une septicémie si aucun traitement n’est entrepris. Elle constitue donc une urgence diagnostic et thérapeutique.
Objectifs : Le but de notre étude était déterminer la fréquence des épisodes de neutropénies fébriles dans l’UOP, de décrire les signes cliniques, d’identifier les germes en cause et les difficultés liées à sa prise en charge.
Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective, descriptive et analytique réalisée du 1er Mai 2023 au 30 Avril 2024 soit 12 mois. Nous avons inclus dans notre étude les enfants âgés de 0–15 ans, suivis à l’UOP pour un cancer, ayant bénéficié d’au moins une hémoculture et avec l’accord libres et éclairées des parents. Les données avaient été collectées sur une fiche d’exploitation élaborée à cet effet. La saisie et l’analyse des données avaient été faites à l’aide du logiciel SPSS version 22.0 et Microsoft Office 2013.
Résultats
Dans notre étude, la NF avait une prévalence hospitalière de 18,4 %, affectant principalement les enfants de 0 à 5 ans (48,6 %) et les garçons (60 %). La pathologie néoplasique sous jacente était représentée par les hémopathies malignes (51,5%) et les tumeurs solides (48,5%).
La pâleur était le symptôme le plus courant (37,2 %), et Une documentation de la fièvre était obtenue cliniquement chez 45,7 % des cas, microbiologiquement chez 17,1 % des cas et dans 37,2 % des cas la fièvre demeuraient d’origine inexpliquée. Pseudomonas aeruginosa était le germe le plus fréquemment isolé (66,66 %). Tous les patients ont été traités par une antibiothérapie et La durée moyenne du traitement était de 7,03 jours.
Parmi les difficultés rencontrées, on note les retards de consultation, le faible niveau socio-économique des parents et l'absence d'un isolement adéquat. L’évolution était favorable dans 85,7% des cas. 6 patients sont décédés suite à un choc septique.
Conclusion
Au terme de ce travail, nous insistons sur la nécessité de la prise en charge rapide et adaptée de la neutropénie fébrile par une antibiothérapie empirique adaptée après enquête clinique bactériologique, sans oublier l’importance de la prophylaxie basée principalement sur les mesures d’hygiène et l’éducation des parents à propos du risque infectieux et les moyens de préventions