Analyse a partir du logiciel ESOPE pédiatrique de la prise en charge des enfants sous traitement ARV au service de pédiatrie du CHU Gabriel Touré
Résumé
Introduction : Le logiciel ESOPE Pédiatrique, développé et mis en place par ESTHER, a été mis en expérimentation dans le service de Pédiatrie de l'hôpital Gabriel TOURE (HGT) de Bamako. La saisie des dossiers sur ce logiciel nous a permis d'analyser la prise en charge des enfants infectés par le VIH, suivis régulièrement et inclus entre 01 janvier 2001 et le 06 juin 2011. - Méthodologie : Après avoir été saisies sur le logiciel ESOPE Pédiatrique, les données ont été analysées avec le logiciel SAS 9.1 après export des bases de données. L'analyse a porté sur la cohorte d'enfants infectés par le VIH suivis depuis janvier 2001 et ayant eu au moins 2 visites témoin d'un suivi régulier. -Résultats : Au total 1151 enfants ont initié le traitement ARV dans le service de pédiatrie. Parmi eux 666 ont eu un suivi régulier. A l'inclusion, chez ces enfants régulièrement suivis, la proportion de garçons était de 57,7 p.100 et l'âge médian de mise sous ARV était de 52 mois. Plus de la moitié de ces enfants étaient orphelins d'au moins 1 parent. 66,6 p.100 des enfants présentaient un stade clinique 3 ou 4 à l'inclusion et le schéma thérapeutique le plus prescrit était AZT/3TC/NVP (54,4 p.100 ) suivi de D4T/3TC/NVP (15,2 p.100 ) ; le taux médian de CD4 était de 408 et 6,3 p.100 des charges virales étaient indétectables (CV inférieur à 400 copies) et 69,9 p.100 étaient supérieures à 100.000 copies. Malgré une mise sous traitement à un stade clinique avancée, l'efficacité immunologique a été notable avec un taux médian de CD4 augmentant rapidement de 409 à l'inclusion à 731 après 2 ans de traitement. Les taux de rétention à 1 an, 2 ans, 3 ans, 4 ans, 5 ans, 6 ans, 7 ans, 8 ans étaient respectivement de 88,2 p.100, 84,1 p.100, 84,5 p.100, 80,8 p.100, 72,3 p.100, 74 p.100, 62 p.100, 57,3 p.100 . Durant le suivi entre 6 mois et 8 ans, la proportion de charge virale indétectable (CVi) n'a jamais dépassé les 60 p.100, témoin d'un échec virologique de près de 40 p.100 . La proportion de charge virale élevées ( supérieur à à 100.000 copies) (CVe) était de l'ordre de 10 p.100, faisant suspecter une résistance. Au total 25,4 p.100 de ces enfants ont été mis sous 2ième ligne. Lors de la mise sous 2ième ligne, le schéma prédominant était ABC/ddi/LPV/r ; 0,9 p.100 des CV étaient indétectables et 24,6 p.100 supérieures à 100.000 copies ; le taux médian de CD4 était de 254, 3,7 p.100 des CV étaient indétectables et 70 p.100 étaient supérieures à 100.000 copies. Si la rétention sous 2ième ligne a été très importante, on notait une efficacité virale du même ordre que sous 1ère ligne (60 p.100 de CV indétectable et 10 p.100 de CV élevée). Les résultats de l'observance sont très bons quelque soit le durée de suivi, mais la discordance avec l'efficacité virale font suspecter un biais dans le recueil de cette information. -Conclusion : Si le logiciel ESOPE a montré sa capacité à réaliser un suivi médical des enfants infectés par le VIH, ces résultats doivent être affinés et nécessitent pour cela une amélioration continue de la qualité de la saisie des données sur ESOPE Pédiatrie.