Aspects épidémio-cliniques et thérapeutiques des lyses isthmiques vertébrales lombaires dans l’unité de neurochirurgie du CHU Pr BSS de Kati.
Abstract
Introduction
La lyse isthmique est une solution de continuité de la pars interarticularis (isthme) située entre les deux apophyses articulaires supérieures et inférieures, en continuité avec la lame, le pédicule et l’apophyse transverse. Elle s‘accompagne inconstamment d’un spondylolisthésis.
Les lyses isthmiques sont des pathologies fréquentes. Les adultes jeunes principalement les hommes sont les plus touchés et les activités professionnelles intenses sont la principale cause.
Notre étude avait pour objectif d’étudier les aspects épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques des lyses isthmiques vertébrales lombaires dans l’unité de neurochirurgie du CHU Pr BSS de Kati.
Matériels et méthodes
Il s’agissait d’une étude rétro-prospective et descriptive sur 3 ans qui s’est déroulée du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2023 (soit 36 mois).
Nous avons colligé 65 dossiers de patients porteurs de lyse isthmique.
Ont été étudiés les éléments épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques, l’évolution et les complications.
Les données collectées à travers une fiche d’enquête ; la saisie et l’analyse des données réalisée respectivement à partir du logiciel Microsoft Office World 2016 et SPSS version 23.0.
Résultats
Les lyses isthmiques vertébrales lombaires ont représentées 4,61% des patients de l’unité de neurochirurgie.
Le sexe masculin prédominait dans 53,8% et la tranche d’âge 30-44 ans la plus représentée dans 41,5% essentiellement constitués de ménagères avec une fréquence de 23,1%.
La lombosciatalgie L5 était le motif de consultation le plus fréquent 27 cas soit 41,5% et la lombalgie le signe clinique initial le plus retrouvé dans 86,2% des cas d’évolution chronique dans 61,5%, intense dans 58,5% et d’évolution mécanique chez tous nos patients. Les paresthésies ont été retrouvées dans 33,8% et la claudication radiculaire dans 44,6% des cas.
L’activité professionnelle intense représentait le facteur de risque le plus retrouvé dans 43% des cas.
La marche autonome était normale chez 56,9% des patients, la statique du rachis pathologique chez 60%, la distance main-sol limitée chez 56,9%, la contracture des paravertébraux positive dans 70,8% des cas, la sonnette positive dans 87,7%, le Lasègue négatif dans 50,8%, la monoparésie présente chez 80%, le déficit radiculaire L5 chez 41,5%, les ROT normaux chez 80%, les RCP normaux dans 87,7%.
A la TDM lombaire réalisée chez tous nos patients, la localisation L5 a été la plus retrouvée dans 55,4%, les lyses étagées L4+L5 retrouvées dans 7,7%, la lyse bilatérale majoritairement retrouvée dans 96,9%. Les malformations congénitales touchaient 8 patients soit 12,3% et la sacralisation de L5 (4 patients) majoritaire suivie de spina bifida (3 patients) et 1 cas de vertèbre surnuméraire L6. 49,2% de nos patients n’avaient pas d’autres anomalies.
Les spondylolisthésis seule touchaient 11 patients soit 16,92% avec l’anté-listhésis grade 1 L4 sur L5 (5 patients) majoritaire avec 45,45%.
Tous nos patients ont bénéficié du traitement conservateur.
La chirurgie a été effectuée chez 15,4% soit 10 patients, la décompression postérieure associée à une ostéosynthèse a été la technique chirurgicale utilisée, l’indication chirurgicale majeure a été le spondylolisthésis par lyse isthmique paralysante avec 30% avec un abord postérieur réalisé chez tous nos patients.
Au terme de notre étude l’évolution est marquée par 72,3% d’évolution favorable, 20% de nos patients ont été perdus de vue, 4,6% de décès, 1,5% de persistance de symptomatologie et de transfert. La durée d’hospitalisation moyenne était de 3,86 jours.
Conclusion
Les lyses isthmiques ont une fréquence hospitalière non négligeable au CHU Pr BSS. Le traitement est conservateur en première intention et la chirurgie procure une bonne rémission clinique en cas d’échec du traitement médical.