Evaluation de la réponse immuno-virologique chez les patients co-infectés par le VIH et le VHB sous traitement à base de TDF +FTC/3TC a l'Hôpital de jour de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso)
Résumé
Introduction: La co-infection VIH/VHB est une préoccupation majeure dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH (PvVIH) en Afrique en générale et au Burkina Faso en particulier compte tenu du dépistage non systématique de l’hépatite B chez les PvVIH. Depuis 2010, l’OMS recommande l’utilisation du Ténofovir et de la Lamivudine ou l’Emtricitabine en cas de co-infection VIH/VHB. Peu d’études ont été menées dans le contexte africain pour évaluer l’efficacité de ce traitement. L’objectif de cette étude est d’évaluer la réponse immuno-virologiques chez les patients co-infectées par le VIH et le VHB sous TARV de la combinaison TDF+FTC/3TC. Méthodes :Il s’est agi d’une étude de cohorte rétrospective. Entre Août 2013 et Septembre 2015, 359 patients VIH+ adultes, éligibles au TARV ont été prélevés pour leur bilan biologique initial. Le profil sérologique a été réalisé à l’aide de deux tests rapides : DetermineTM(Alere®) AgHBs et le test Prechek®) pour la confirmation de l’AgHBs et la détermination des autres marqueurs. Le Dosage des LTCD4 a été réalisé sur BD Facscount V1.5. Les charges virales VIH et VHB ont été faites par la technique ABBOTT Real-Time. Résultats :sur 359 patients VIH+, 46 étaient co-infectés VIH/VHB soit fréquence 12,8%. 44 ayant répondu à nos critères d’inclusions ont été inclus dans notre étude dont 14 hommes (31,82%) et 30 femmes (68,18%). A l’initiation du TARV, l’âge médian était de 36 ans (IQR : 31,5-44). La majorité des patients était mariée (59,09%) et non scolarisée (63,64%)). Soixante-huit virgule dix-huit pour cent (68,18%) des patients étaient au stade OMS 3 de l’infection à VIH. Quinze virgule quatre-vingt-dix pour cent (15,91%) avaient des ALAT>2N. Le taux de TCD4+ médian était de 129 cells/mm3 (IQR : 45,5 -269) et 65,91% avaient des CD4<200 cells/mm3. L’AgHBe était présent chez 24,32% des patients. Les charges virales (CV) initiales étaient élevées. Soixante-dix-neuf virgule cinquante-cinq pour cent (79,55%) des patients avaient un ARN-VIH-1≥100.000 copies/ml et un ADN- VHB≥2000 UI/ml était observé chez 68,18% des patients. Après 12 mois de traitement, plus de 90% des patients recevant le traitement ARV avaient obtenu une réduction considérable de la CV. L’ARN-VIH-1 était indétectable chez 81,08% des patients et 10,81% avaient un ARN- VIH-1<200 copies/ml. En ce qui concerne l’ADN-VHB, la suppression était observée chez 62,16% des patients et 29,73% avaient un ADN-VHB compris entre 10 et 104 UI/ml. La suppression de l’ADN-VHB était observée chez 44,44% des patients AgHBe+ contre 76,19% des patients AgHBe-. Cette différence n’était pas statistiquement significative (P=0,115). La baisse de la CV concordait avec l’augmentation du nombre de LTCD+. Le gain moyen en lymphocytes TCD+ étaitde 132,23 cells/mm3 à M12. La médiane basique de 129 cells/mm3 est passée à 260 cells/mm3 à 12 mois. Quatre patients ont présenté une augmentation des ALAT > 2N entre M0 et M12. Conclusion :Ces résultats montrent l’efficacité de la combinaison TDF+FTC/3CT chez patients co-infectés VIH/VHB. La disponibilité de telles combinaisons thérapeutiques dans les programmes de prise en charge des pays du sud devrait contribuer à dépister systématiquement l’hépatite B chez tous les PvVIH afin d’assurer une meilleure prise en charge de ces personnes ; au vu également des recommandations internationales de 2015 qui exigent de mettre sous traitement toute personne infectée par le VIH.