Fréquence de l’échec thérapeutique à l’artéméther-luméfantrine au cours des consultations de routine à Dangassa et à Koïla, deux villages endémiques palustres au Mali
Abstract
L'association artéméther-luméfantrine (AL) est le traitement de première intention de l’accès palustre non-compliqué au Mali depuis 2007. L’apparition des cas de résistance en Afrique rend nécessaire la surveillance rapprochée des antipaludiques de première ligne. L’objectif général de notre étude était d’évaluer la fréquence des échecs thérapeutiques à l’artéméther-luméfantrine au cours des consultations de routine dans les villages de Dangassa et de Koïla entre 2018 et 2020. Au total, 217 patients dont 154 à Dangassa et 63 à Koïla ont été inclus dans l’étude. Aucun cas d’échec thérapeutique précoce n’a été observé. La fréquence globale de l’échec thérapeutique était de 13,4% et ne variait pas significativement entre Dangassa et Koïla (13,6% vs 12,7%, p=0,85). Les participants qui ont fait plusieurs épisodes palustres étaient six fois plus à risque de faire l’échec thérapeutique après ajustement des autres variables (AOR=6,05 IC95% [1,11-32,84]). En conclusion, la fréquence de l’échec thérapeutique observée dépasse les 10% utilisés par l’OMS en Asie. Par conséquent, nos résultats suggèrent la nécessité de surveiller la sensibilité de P. falciparum aux dérivés de l’artémisinine au Mali.