Séroprévalence du SARS-COV-2 chez les patients reçus au Centre d’Infectiologie Charles Mérieux CICM mali
Résumé
Introduction : L’émergence de la Maladie Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) a eu un immense impact dans le monde entier du fait du très grand nombre de personne infectées au cours de plusieurs vagues successives. Les données actuelles du Mali se limitent en général aux cas confirmés chez les suspects en majorité symptomatiques et leurs contacts. C’est pourquoi nous avons conduit cette étude pour évaluer la séroprévalence de SARS-CoV-2 chez les patients au Centre d’Infectiologie Charles Mérieux CICM-Mali pendant la 1ère et la 4ème vague de la pandémie de la COVID-19 et d’identifier un biomarqueur caractéristique de l’infection.
Méthodologie : Une étude prospective s’est déroulée d’Avril 2020 à janvier 2022. Elle a inclus 1616 échantillons de sang dont 1271 récoltés pendant la 1ère vague et 345 récoltés pendant la 4ème vague de la COVID-19. Nous avons utilisé les kits VIDAS® SARS-COV-2 IgG (9COG) et VIDAS® SARS-COV-2 IgM (9COM) et l’automate de dosage immuno-enzymatique Vidas ® de BioMérieux, Lyon, France afin de détecter les anticorps de type IgM et IgG dans le sang. Les données ont été récoltées à partir du Syslam, saisis sur Microsoft Excel et analysés avec le logiciel R version 3.6.3.
Résultats : Les séroprévalences étaient de 16% et 80% respectivement pendant les vagues 1 et 4. La séropositivité en IgM était légèrement plus élevée pendant la vague 4 (11,88%) que la vague1 (9,75 %). En revanche celle en IgG était nettement plus élevée en vague 4 (79,13%) qu’en vaque 1 (16,60%).
IL n’y avait pas de différence entre les hommes et les femmes. La séroprévalence était plus élevée chez les plus de 60 ans pendant les deux vagues comparés aux autres classes d’âge cependant elle était et plus faible chez les moins de 10ans. Les taux de CRP et de globules blancs étaient significativement plus élevés chez les patients séropositifs en IgM anti-SARS-CoV-2.
Conclusion : Notre étude montre que globalement, le niveau d’exposition à la COVID-19 était plus élevé que celui rapporté par le dépistage moléculaire qui a relativement sous-estimé l’ampleur de la pandémie à Bamako. La CRP semble être un marqueur biologique de l’infection par le SARS-CoV-2.