Péritonites postopératoires : aspects épidémio-cliniques, thérapeutiques, et évolutifs dans le service de chirurgie pédiatrique du CHU Gabriel TOURE.
Résumé
INTRODUCTION : Les péritonites post opératoires (PPO) sont des infections nosocomiales postopératoires qui rentrent dans le cadre des péritonites secondaires ou tertiaire pour lesquelles une origine intra abdominale est clairement authentifiée, majoritairement liée à une complication de l’acte chirurgical [1]. Elles posent un double problème pour les praticiens à savoir : le retard diagnostic et la mise en route d’un traitement adapté d’emblée. OBJECTIF : Evaluer la prise en charge de la péritonite post opératoire en chirurgie pédiatrique au CHU GT. METHODOLOGIE : Nous avons réalisé une étude analytique et descriptive à collecte retro prospective sur 7 ans allant de 01 Janvier 2015 au 31 Décembre 2022 portant sur tous les cas de péritonite post opératoire pris en charge dans le service de chirurgie pédiatrique du CHU Gabriel TOURE de Bamako. RESULTATS : La fréquence de PPO durant la période d’étude était de 0,91% sur l’ensemble des laparotomies. L’âge moyen des patients étaient de 3,4 ans avec un sexe ratio de 2,63 (29 garçons/11 filles). Les facteurs de survenue d’une PPO, dominants au cours de notre enquête ont été: Contexte septique (72,5%), la chirurgie en urgence (92,5%), le siège sous mésocolique (100%) avec comme lésion per-opératoire en cause la perforation digestive (77,5%). Le diagnostic reposait, en majorité, sur la base de la clinique avec des signes digestifs tels que l’issue du liquide digestive dans 67,5% des cas et la fièvre dans 100% des cas. La prise en charge thérapeutique était basée sur trois grands axes : la ré intervention initiale avec comme temps déterminant la resection-stomie, l’antibiothérapie probabiliste à large spectre et les mesures de réanimation en cas de présence de signes de gravité. L’évolution a été marquée par un taux de mortalité chez 72,5% des patients, des suites compliquées dans 87,5% des cas et une rémission totale chez 27,5% des patients. CONCLUSION : Devant toute évolution anormale en postopératoire d’une chirurgie intra-abdominale, il faudrait évoquer une PPO. La prise en charge et le cheminement diagnostique de ces affections ne dépendent pas seulement du chirurgien, mais d’une approche pluri disciplinaire faisant intervenir également l’anesthésiste –réanimateur et le microbiologiste dans le souci d’en réduire la morbimortalité.