Aspects épidémiologiques, clinico-biologiques et étiologiques des anémies chez les patients atteints de VIH au CHME le Luxembourg
Résumé
Introduction : L’anémie est définie selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) par un taux d’hémoglobine inférieur à 13g/dl pour les hommes, inférieur 12g/dl pour les femmes non enceintes, et inférieur à 10,5g/dl pour les femmes enceintes. Elle est considérée comme la complication hématologique la plus fréquente au cours de l’infection par le VIH. Survenant lorsque le nombre de globules rouges ou leur capacité de transporter l’oxygène dévient insuffisant pour satisfaire l’état physiologique. Cette insuffisance est également en corrélation avec la diminution du nombre de CD4, du aux divers effets qu’a le virus d’immunodéficience (VIH) sur l’hématopoïèse. L’anémie est multifactorielle. Les causes sont diverses et les caractéristiques diffèrent d’un patient à l’autre. Méthodologie : Il s’agissait d’une étude transversale, descriptive et analytique ; avec une collecte rétrospective allant du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2020 et collecte prospective allant du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2021. Ont été inclus dans l’étude les patients, ayant une sérologie positive à 2 tests rapides (Détermine et Génie II), ayant effectué une numération formule sanguine, objectivant une anémie, ayant au moins 18 ans, et ayant donné leur consentement verbal. L’objectif de cette étude était étudier l’anémie chez les PV VIH dans ledit service. Résultats : Nous avons retenu 255 patients répondants à nos critères d’inclusion. La fréquence hospitalière s’élève à 27,7%. Le sex-ratio H/F était de 0,82 et l’âge moyen des patients de 36,4 +/- 27 ans. Les signes cliniques tels que l’asthénie représentait dans 52,5%. Le stade clinique 3 de l’OMS représentait 54,9. Le taux de CD4 était < 200 cellules/μl chez 65,5% des patients. La toxoplasmose cérébrale, ulcère gastrique et duodénale, les méningites bactériennes, les tumeurs malignes, le stade clinique 3 de OMS, le taux de CD4, la prise des médicaments tel que les antiberculeux et le cotrimoxazole étaient les facteurs associés au degré de l’anémie. Les différentes étiologies retrouvées selon le types d’anémies étaient inflammatoires à 18,4%, ferriprives à 5,1%, hémolyse d’origine auto-immune à 7,4%, hémolyse non auto-immune et hémorragie aigue à 5,9%, mégaloblastiques à 11,4% et IRC à 6,3%. Conclusion : Les anémies chez les PVVIH en termes d’étiologie restent un chapitre complexe de la médecine malgré les progrès des moyens diagnostiques. Un examen minutieux est nécessaire pour l’orientation diagnostique. L’échec diagnostic demeure une réalité au profit des causes inflammatoires.