Sensibilité d'anopholes gambiae aux insecticides organiques de synthèse et à divers extraits de plantes médicinales du Mali
Résumé
Notre étude est une contribution à la connaissance de la sensibilité des vecteurs du paludisme aux insecticides organiques de synthèse et aux plantes médicinales. L'étude a été effectuée sur les moustiques adultes et les larves d'élevage d'anopheles gambiae s.s. de novembre 1996 à décembre 1997 au MRTC/DEAP/FMPOS et au DMT. Nous avons évalué la sensibilité sur les adultes de 5 pyréthrinoides à 5 concentrations différentes ; cyfluthrinwe (0,005 ; 0,0125 ; 0,025 ; 0,05 ; 0, p.100) ; deltaméthrine (0,005 ; 0,0125 ; 0,025 ; 0,05 et 0, p.100) ; étofenprox (0,1 ; 0,25 ; 0,5 ; 0,75 ; et p.100) ; lambdacyhalothrine (0,01 ; 0,025 ; 0,05 ; 1 et p.100) ; perméthrine (0,1 ; 0,25 ; 0,5 ; 0,75 ; et p.100) et du DDT à p.100 par la détermination de leurs doses discriminatoires respectives en utilisant le test standard OMS. Nous avons utilisé les extraits aqueux, dichlorométhane et méthanolique de 10 plantes médicinales du Mali pour l'étude de l'activité larvicide. Nous avons procédé à une évaluation préliminaire en utilisant 3 concentrations de chaque extrait pour toutes les plantes. Ces concentrations sont : 0,015, 0,03 ; 0,05 mg/ml pour toutes les plantes. L'augmentation des concentrations des extraits organiques de glinus oppsitifolius ont donné les concentrations suivantes : 1 ; 5 ; 10 ; 25 et 50 mg/ml (p/v). Nous avons obtenu une mortalité de 10 p.100 sur les moustiques exposés avec la lambdacyhalothrine et le DDT à leurs doses discriminatoires respectives de 0,1 et p.100. Avec la deltaméthrine les mortalités constatées ont varié de 81, p.100à 10 p.100 ; à sa dose discriminatoire préconisée par l'OMS (0,02 p.100), la mortalité était de 93, p.100(280/300). Pour l'étofenprox, bien qu'une mortalité de 10 p.100 est observée à la concentration de 0,7 p.100, la mortalité à sa dose discriminatoire (0,2 p.100) a été de 9 p.100(291/300). Avec la cyfluthrine, aucune concentration testée n'a donnée une mortalité totale (10 p.100) sur les moustiques testés ; la mortalité constatée à sa dose discriminatoire (0,0 p.100) était de 7 p.100(213/300). La perméthrine a donné 10 p.100 de mortalité des adultes à sa dose discriminatoire (0,2 p.100), mais nous avons obtenu en même temps des mortalités inférieures à 10 p.100à des concentrations 2, 3 et 4 fois supérieurs à sa dose discriminatoire. Les résultats avec la cyfluthrine pourraient être dus d'une part à la résistance des vecteurs à cet insecticide et d'autre part à la non adéquation du test OMS pour les pyréthrinoides. Avec la deltaméthrine et l'étofenprox les mortalités observés (respectivement 93,3 et 9 p.100) seraient dues à un problème de technique opératoire du matériel OMS. Une mortalité totale (10 p.100) des larves n'est observée à aucune des concentrations testées avec des extraits des plantes. Les extraits dichlorométhane et méthanolique de boscia senegalensis, glinus oppositifolius et limeum pterocarpum de même que l'extrait méthanolique de mitragyna inermis ont donné des mortalités variant de 1 à p.100 sur les larves aux concentrations de 0,015 ; 0,03 et 0,06 mg/ml. L'extrait méthanolique de V. kotschyanaa a été le seul extrait organique testé à ne pas donner de mortalité sur les larves aux concentrations ci dessus citées. L'extrait aqueux d'aucune des plantes étudiées n'a donné de mortalité sur les larves aux concentration ci dessus. L'augmentation des concentrations des extraits organiques de glinus oppositifolius a entrainé un accroissement des mortalités sur les larves et en même temps une diminution de la solubilité des extraits dans l'eau distillé. La diminution de la solubilité pourrait entrainer le manque de mortalité totale des larves avec surtout l'extrait DCM. En effet une mortalité de 7 p.100(140/200) est observée à la concentration de 50 mg/ml de son extrait de dichlométhane. Une mortalité de 40, p.100(81/200) est observée à la même concentration avec son extrait méthanolique.