La problématique de la responsabilité médicale en commune IV et dans les six tribunaux de première instance du district de Bamako
Résumé
La gratuité des ARV et du suivi biologique décrétée depuis 2004 au Mali a contribué à l'accélération de la couverture thérapeutique et des examens biologiques. Le but de notre étude était de chercher à évaluer l'importance de la réalisation de la charge virale plasmatique au cours de la prise en charge des PVVIH. Cette étude analytique des patients sous ARV au CESAC de Bamako a permis de mettre à jour la base informatique de données Esope et d'enregistrer 3051 patients sous traitement ARV et ayant au moins une charge virale plasmatique. Une prédominance féminine à 70,76 p.100 a été notée, L'âge médian était de 33 ans. Les ménagères, les mariés et les non scolarisés étaient les plus représentés. Par ailleurs, la majorité des patients étaient aux stades cliniques 2 et 3 de l'OMS, étaient infectés par le VIH1 et découverts par suspicion clinique. 59,1 p.100 des patients étaient sous Triomune à la prescription et 58,9 p.100 au cours de la dernière visite. Chez les patients traités depuis plus de 6 mois (n égal 2322), la proportion de patients ayant eu une négativation de la charge virale de traitement était de 70,8 p.100 . L'indétectabilité de la charge virale était liée à l'âge (plus de CVi dans la tranche d'âge supérieur à 30 ans) ; au stade clinique (les patients du stade 1 et 2 avaient une proportion de négativation supérieure aux patients de stade 3 et 4), aux circonstances de découverte ; et non liée au sexe, à la profession, au lieu de résidence, au niveau d'étude. Le pourcentage de CVi au cours du suivi est passé à 61,6 p.100 entre 6 et 12 mois, a ensuite légèrement augmenté progressivement entre 1 et 2 ans, pour ensuite diminuer avec les années, 59,2 p.100 au delà de 4 ans de suivi. L'étude des CVi en fonction du schéma thérapeutique a montré une meilleure performance pour les patients sous 3TC/AZT/EFV. Les patients sous le schéma de première ligne national (3TC/d4T/NVP) présentaient une charge virale indétectable de 76,4 p.100 . Pour l'ensemble des autres schémas thérapeutiques, les indicateurs étaient plus mauvais (CVi : 54,0 p.100 ). La proportion de patients, traités depuis au moins 6 mois, présentant une charge virale supérieure à 100000 copies/ml lors de la dernière visite était de 13,6 p.100, témoin probable d'un échec virologique ou d'une résistance au traitement. La CVe était lié à l'âge (proportion de CVe diminue avec l'âge), aux stades cliniques, à la situation matrimoniale (les célibataires avaient le plus grand nombre de pourcentage de CVe), au niveau d'étude (la proportion de CVe avait tendance à diminuer avec l'augmentation du niveau scolaire) ; et non lié au sexe, aux circonstances de découvertes, et à la profession. L'étude des charges virales élevées en fonction du schéma thérapeutique a montré une meilleure performance pour les patients sous 3TC/AZT/EFV. Les patients sous le schéma de première ligne national (3TC/d4T/NVP) présentaient une charge virale élevée dans 8,3 p.100 des cas. Pour l'ensemble des autres schémas thérapeutiques, cette proportion était beaucoup plus élevée (28,9 p.100 ). Notre étude nous a permis de voir l'importance de la charge virale dans la prise en charge des PvVIH et met en évidence un problème d'échec thérapeutique et une influence probable du suivi de la réalisation de la charge virale sur la rétention.