Surveillance épidémiologique des diarrhées à rotavirus chez les enfants de moins de 5 ans dans le service de pédiatrie du C.H.U. Gabriel Touré. Avril 2006 à août 2006.
Abstract
Enoncé L'infection à rotavirus constitue un problème majeur de santé publique dans nos pays en voie de développement. Les rotavirus sont responsables de la majeure partie des gastroentérites virales sévères touchant les enfants de moins de 5 ans. Ils sont généralement associés à la malnutrition et aux infections concomitantes. En dépit de son rôle prédominant dans les diarrhées aiguës de l'enfant dans le monde, sa prévalence n'est pas encore connue au Mali. Objectif L'objectif principal de notre travail était d'étudier l'épidémiologie de l'infection à rotavirus dans les maladies diarrhéiques de l'enfant âgé de 0 à 59 mois au service de pédiatrie du C.H.U-G.T. Méthodologie Notre étude était de nature prospective. Elle s'étalait d'avril en août 2006 et portait sur 421 selles diarrhéiques d'enfants âgés de 0 à 59 mois. Pour le traitement des selles, celles-ci étaient d'abord récupérées dans des grands pots en plastic avant qu'elles ne soient transvasées dans des pots de coproculture. Pour les nourrissons ou pour ceux qui ne parvenaient pas à émettre les selles dans les grands pots, nous recourions à un écouvillonnage rectal. Parfois, les selles étaient récupérées dans les couches lorsque celles-ci étaient émises immédiatement ou dans les 30 minutes précédant leur inclusion. Pour éviter toute contamination au cours du prélèvement, nous avons d'abord enveloppé la paroi des pots (souvent utilisés par plusieurs enfants) par des feuilles neuves de bristol. Les selles étaient collectées entre 8 h et 11 h 30 minutes. Elles étaient ensuite acheminées au labratoire dans des pots de coproculture placés dans un porte vaccin contenant des accumulateurs congélés. Chaque pot, accompagné d'un bulletin d'examen de l'enfant portait le nom codifié de ce dernier, le sexe et l'âge en mois. Les facteurs de risque et/ou les étiologies associées aux diarrhées ont été déterminés par interrogatoire des mères, par le test rapide VIKIA Rota-Adeno BioMérieux, par l'examen parasitologique des selles en microscopie optique et ou le Kit rapide Stip-Crypto-Coris spécifique pour la recherche des cryptosporidies et par la coproculture pour la recherche des bactéries. Résultats Les résultats ont montré que Les enfants de 0 à 11 mois étaient plus réprésentés, 57 p.100 des cas. Cette proportion était également élévée dans les consultations des services de pédiatrie du CHU-GT toutes étiologies confondues durant la période de notre étude 46 p.100 (7038/15435) (régistres de consultations externes et de gardes d'avril à août 2006). Le sexe masculin était dominant ( 56 p.100 ) mais il n'existe pas de liaison statistiquement significative entre la survenue de la diarrhée et le sexe (p supérieur à0,05). Les communes 1 (22 p.100 ), 4 (21 p.100 ) et 6 (19 p.100 ) avaient fourni plus d'enfants que les autres au cours de cette étude. Les monogames (67 p.100 ) étaient majoritairement réprésentées. Les femmes au foyer (62 p.100 ) ainsi que celles non instruites (34 p.100 ) étaient plus fréquentes. La fréquence des diarrhées était de 13 p.100 (2105/15435). Il s'agissait le plus souvent d'épisodes aigus (94 p.100 ) faits de selles liquides (21 p.100 ) et de selles liquides glaireuses fétides (53 p.100 ). Les selles glairosangunolantes étaient rares (3 p.100 ). Une malnutrition et/ou à une infection ORL (67 p.100 et 42 p.100 ) était généralement associées à la diarrhée. Celle-ci était le plus souvent compliquée de déshydratation modérée (25 p.100 ) ou sévère (19 Les rotavirus constituaient la principale cause de diarrhées infectieuses, 36 p.100 (152/421) auxquels s'ajoutaient les bactéries (16 p.100 ) dont les salmonelles (8 p.100 ), E. coli entéropathogène (5 p.100 ). Les shigelles étaient rares (1 p.100 ) ainsi que l'association E. coli entéropathogène avec les autres germes (1 p.100 ). Les parasites (20 p.100 ) étaient dominés par les cryptosporidies (15 p.100 ). Entamoeba histolytica et Gardia intestinalis étaient faiblement représentés (2 p.100 ). Le pronostic à J7 dans la majorité des cas était