Intérêt de la déxamethasone dans la prévention des nausées et vomissements en chirurgie gyneco-obstétrique a l'Hôpital Gabriel Touré de Bamako
Résumé
Objectifs : l'objectif était d'évaluer l'effet préventif du dexamethasone dans la prise en charge des NVPO, de déterminer le risque de survenue ; les facteurs de risque des NVPO en rapport avec ou sans prophylaxie, mais aussi leur fréquence et leur caractéristique. Méthodologie : Il s'agissait d'une étude transversale, randomisée, portant sur un recrutement hospitalier de 128 patientes opérées et hospitalisées au service de gynéco-obstétrique du CHU Gabriel Touré pour une période allant du 12 septembre 2009 au 12 Mars 2010. Il s'agissait d'une méthode par tirage au sort dans une population divisée en 2 groupes A et B : Un Groupe A de 64 patientes qui recevront la prophylaxie au dexaméthasone à dose unique administrer en IVL lors de l'induction à la posologie de 5 mg (poids inférieur ou égal 60 kg) à 8 mg (poids supérieur à 60 kg). Un Groupe B de 64 patientes appelé Groupe Témoin qui ne recevront aucune prophylaxie antiémétique au dexaméthasone. Chaque patiente a bénéficié d'un examen complet avant et 4 à 6 heures de temps après l'intervention et pendant 48 heures pour détecter d'éventuelles survenue de nausées et/ou vomissements. Résultats : Au total, 128 patientes ont été colligées ; 18 patientes ont eu des NVPO soit une incidence de 28,12 p.100 en l'absence de prophylaxie (Groupe B) contre 6 soit 7,3 p.100 en prophylaxie au dexamethasone (Groupe A). La fréquence des NVPO étaient de 18,8 p.100 . L'âge moyen étaient de 28,36 ans plus ou moins 7,452 dans le groupe A contre 26,70 ans plus ou moins 7,404 dans le groupe B. 2 patientes étaient fumeuses. Plus de la moitié de notre échantillon étaient classée ASA I avec 55,5 p.100 des cas parmi lesquelles 5,26 p.100 dans le Groupe A contre 24,24 p.100 dans le Groupe B. Plus de la moitié de notre échantillon présentaient 2 Facteurs de risque (FDR) avec 53,9 p.100 des cas. 82,81 p.100 ont bénéficié d'une prémédication à base de Diazépam et/ ou Atropine. Le type d'anesthésie majoritaire était l'Anesthésie générale avec 88,2 p.100 des cas dont 9,43 p.100 ayant présenté des NVPO dans le Groupe A contre 28,33 p.100 dans le Groupe B. La kétamine a été le produit anesthésique le plus utilisé avec 60,93 p.100 des cas dont 8,33 p.100 ont présenté des NVPO dans le Groupe A contre 30,95 p.100 dans le Groupe B. Pour une durée d'intervention comprise entre 30-59 min, 4,44 p.100 des patientes ont présenté des NVPO en prophylaxie contre 17,24 p.100 en l'absence de prophylaxie. 9 patientes au total ont présenté en postopératoire des vomissements de type liquide ; soit 22,22 p.100 dans le groupe A et 77,77 p.100 dans le groupe B. La prophylaxie au dexamethasone a permis de diviser par 3 le risque de survenue des NVPO. La survenue des NVPO dans les 6 premières heures est 4 fois plus élevée dans le Groupe B que dans celui A soit un pourcentage de 44,4 p.100 en l'absence de prophylaxie contre 33,3 p.100 en prophylaxie. Dans le groupe B, les patientes ayant été sujets d'administration de morphiniques en postopératoire ont présenté des NVPO soit 100 p.100 contre 33,33 p.100 dans Groupe A. Chez les patientes ayant des antécédents de NVPO, 11,11 p.100 des patientes ont présenté des NVPO malgré la prophylaxie et 91,66 p.100 en l'absence de prophylaxie. Conclusion : la population issue de la chirurgie gynécologique est par essence exposée aux NVPO, notre étude nous aura donc permis de mieux cerner l'intérêt d'une prophylaxie antiémétique, notamment la dexaméthasone. De ce fait, l'ensemble du personnel chirurgical et anesthésique devrait s'engager à l'adoption d'un protocole prophylactique au dexaméthasone visant à diminuer voir éradiquer l'incidence des NVPO et par conséquent permettrai une meilleure prise en charge et plus de confort pour le patient