Etude des nausées et vomissements postopératoires a l'hôpital Gabriel Touré de Bamako
Abstract
Contexte : Du 4 décembre 2006 au 25 avril 2007, nous avons mené une étude descriptive prospective transversale sur les nausées et vomissements postoperatoires dans le cadre de la chirurgie programmée et d'urgence à l'Hôpital Gabriel Touré. Cette étude s'est basée sur l'analyse des comptes-rendus des consultations pré-anesthésique, des fiches d'anesthésie, des comptes-rendus opératoires et des fiches de traitement postopératoires. Objectif : Nous avons cherché à déterminer l'incidence des NVPO et le profil épidémiologique des patients et à analyser les facteurs de risque et les complications des NVPO. Résultats : Au total 230 patients ont été colligés. 72 ont eu des NVPO, soit une incidence de 31,3 p. 100. 118 patients présentaient 2 facteurs de risque avec un taux de NVPO de 35,6 p. 100 (p égal 0,1799). La prédominance féminine dans l'échantillon (53,5 p. 100) s'est retrouvée parmi les cas de NVPO (56,9 p. 100) (p égal 0,4768). La moyenne d'âge a été de 37,72 plus ou moins 15,62 ans avec un pic de fréquence des NVPO chez les moins de 10 ans (44,4 p. 100). La moyenne pondérale était de 57,10 plus ou moins 14 kg. 66,7 p. 100 des patients pesant 90 kg et plus ont eu des NVPO (p égal 0,000001). 72,2 p. 100 des cas de NVPO sont survenus dans les 6 premières heures suivant l'intervention. Avec 15,3 p. 100 des cas de NVPO, la déshydratation a été le principal signe de retentissement. La moitié des patients qui ont vomi ne l'ont fait qu'au cours d'un unique épisode. Sur le plan clinique, 75 p. 100 des patients ayant eu précédemment des NVPO ont récidivé (p égal 0,0127). L'incidence des NVPO chez les fumeurs a été de 23,8 p. 100 (p égal 0,2334). Sur le plan chirurgical, la neurochirurgie a eu le plus fort taux de NVPO de l'ordre de 80 p. 100 des patients. 39,7 p. 100 des patients intubés (p égal 0,0031) et 13,1 p. 100 des patients ayant subi une décompression gastrique (p égal 0,0465) ont eu des NVPO. La durée moyenne des interventions a été de 86,7 plus ou moins 48,5 minutes. 42,2 p. 100 des interventions ont duré au moins 1 heure 30, et 49,5 p. 100 des patients opérés dans cette intervalle de durée ont eu des NVPO (p égal 0,00001). Sur le plan anesthésique, 63,9 p. 100 des interventions se sont déroulées sous AG. 16,9 p. 100 des patients opérés sous anesthésie loco-régionale ont eu des NVPO (p égal 0,0016). La kétamine et le fentanyl ont provoqué des NVPO chez 56,8 p. 100 des patients qui les ont reçu simultanément. Sur le plan analgésique et thérapeutique, la morphine a été l'antalgique le plus émétisant avec une incidence 50 p. 100 (p égal 0,1167). Seulement 47,2 p. 100 des cas de NVPO ont bénéficié d'un traitement médicamenteux. Conclusion : Les NVPO, comme nous le présagions, sont fréquents dans notre hôpital. L'interaction des nombreux facteurs de risque ne montre pas, à un ou deux éléments près, une spécificité propre à nos contrées. L'adoption d'une prophylaxie stratifiée en fonction du risque présenté par le patient et d'une association médicamenteuse permettra une baisse de l'incidence des NVPO, une meilleure prise en charge et plus de confort pour les malades