Envenimation par morsure ophidienne: à propos de 67 cas au département de réanimation du Point G . De janvier 1994 à décembre 2004.
Abstract
Les envenimations ophidiennes donnent un tableau clinique complexe sémiologiquement riche, pouvant mettre en jeu le pronostic vital du patient. Sa prise en charge est complexe, et fait intervenir plusieurs thérapeutiques toute fois, elle exige des gestes de réanimation adéquate. C'est un véritable problème de santé publique dans les pays en voie de développement. La complexité du tableau, l'absence d'un schéma thérapeutique codifié, et l'évolution vers des complications cataclysmiques pouvant entraimer des défaillances des grandes fonctions vitales et des séquelles pouvant découler de ces complications, ont motivé la réalisation de ce travail. METHODOLOGIE : Il s'agit d'une étude rétro-prospective qui s'est étendue de sur une période de 10 ans, portant sur 67 cas d'envenimation par morsure de serpent. De cette étude il ressort que : L'âge moyen était de 30,04 ans +/- 15,92. Les deux sexes ont été concernés ; il n'apparaît pas de différence statistiquement significative entre l'âge et le sexe. Les citadins ont dominé notre série avec 61,2 p.100 . Les professions dominantes ont été : les élèves avec 25,4 p.100, les ménagères avec 23,9 p.100 et les cultivateurs 17,9 p.100 . Dans 55,2 p.100 de cas de morsure la nature du serpent n'a pas été identifiée, cependant nous avons retrouvé 25,4 p.100 pour l'Echis, 3 p.100 pour Naja et 16 p.100 pour le Bitis. Nous avons enregistré 59,6 p.100 de morsures en ville. L'après midi a été le moment propice avec 49,2 p.100 et la période s'étendant entre septembre et décembre a été la plus propice avec 46,2 p.100 . Au plan clinique, la morsure au pied a représenté 86,2 p.100 . Le syndrome vipéridé a dominé avec 83,5 p.100 . Les grades II et III de l'envenimation ont été le plus représentés avec respectivement 53,7 p.100, et 44,8 p.100 . Les complications hématologiques ont dominé, toute fois nous avons enregistré un cas de complication obstétricale (accouchement prématuré), un cas d'exphotalmie avec hémorragie intra oculaire, un cas de défaillance rénale et un cas d'AVC. Le traitement traditionnel a été administré en pré hospitalier chez 34,32 p.100 des patients. Le SAV polyvalent a été utilisé chez 95,5 p.100 des patients, parmi lesquels 22,4 p.100 ont reçu deux doses de SAV et 4,5 p.100 ont reçu trois doses. Le retard à l'administration du SAV supérieur ou égal à 3 jours a été observé chez 12 p.100 des patients. La durée moyenne d'hospitalisation a été de 1,1+ /-1 jour. L'évolution en terme de guérison totale a été de 83,5 p.100, 9 p.100 de décès et 7,5 p.100 de séquelles. CONCLUSION : a la lumière de cette étude, il apparaît la nécessité de mettre l'accent sur la complexité du tableau clinique lié à l'envenimation par morsure de serpent, ses complications, mais et surtout l'intérêt de l'immunothérapie précoce mais aussi son efficacité malgré le retard pris dans sa mise en route.